Chers lecteurs,
Certaines des locomotives de la hausse des indices américains ont été malmenées la semaine dernière ! Je pense bien sûr en premier lieu à Facebook (US30303M1027-FB), dont l’action a chuté de près de 19% – 119 Mds$ de capitalisation partis en fumée, du jamais vu en l’espace d’une séance à Wall Street – mercredi à la suite d’une publication décevante.
Le réseau social n’étant pas coutumier des déconvenues (il avait au contraire l’habitude d’affoler les compteurs), la sanction boursière n’en a été que plus marquée, dans un marché empreint d’une certaine nervosité et toujours plus exigeant avec les stars de la cote. Je n’ai pas changé d’avis depuis mon article de vendredi : à mes yeux, ce décrochage du réseau social star, pour spectaculaire qu’il fût, ne présage pas d’une désaffection durable, même si la direction a prévenu que le ralentissement des rentrées publicitaires et les coûts liés à la protection des données devraient mettre les marges sous pression au cours des deux prochaines années au moins.
Certes, Facebook a manqué le coche au titre du deuxième trimestre de son exercice, mais le groupe sait aussi qu’avec ce discours résolument (et peut-être délibérément) prudent, le consensus va abaisser ses objectifs. Il sera de facto d’autant moins « à l’abri » d’une bonne surprise qui, par essence, pourrait ramener le cours en direction des sphères dans lesquelles il évoluait il y a encore une semaine…
▶ Bientôt le tour d’Amazon ?
Un de mes contacts trader a toutefois rédigé un commentaire très pertinent sur LinkedIn en réaction à mon article (que je me suis permis de partager sur le réseau social professionnel) relatif aux déboires de Facebook, mais aussi de Twitter, laminé à son tour vendredi sur fond de repli inattendu du nombre d’utilisateurs pour la période avril-juin. « Les dégonflements de bulles spéculatives ont souvent commencé comme cela », a-t-il rappelé, en faisant directement allusion au krach des valeurs technologiques survenu à la fin des années 1990 et au début des années 2000.
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On ne saurait le contredire et l’hypothèse d’un coup de mou durable des deux réseaux sociaux les plus connus de la planète ne peut pas non plus être formellement exclue. Amazon (US0231351067-AMZN) aussi pourrait accuser le coup dans les mois à venir. Le géant américain de l’e-commerce, qui comme Apple pourrait bientôt franchir le cap très symbolique des 1 000 Mds$ de capitalisation boursière, est en effet dans le viseur (il est certes loin d’être le seul) de Donald Trump depuis de longues semaines.
Le président américain, qui exècre Jeff Bezos et le Washington Post, accuse le groupe de profiter du service postal américain et il est de notoriété publique qu’il étudie des mesures destinées à réduire ce qu’il estime être des avantages indus.
Pour autant, comme Philippe Béchade le rappelle dans son article du jour, Wall Street ne croit pas (en tout cas pour le moment) à un conflit ouvert entre Donald Trump et Amazon.
Pour le coup, s’il est convenu de dire que le marché a toujours raison, les investisseurs ont peut-être tort et je mettrais bien une petite pièce sur un gadin boursier d’Amazon dans les mois voire les semaines à venir. D’autant que pour le distributeur en ligne aussi, les arbres ne peuvent pas monter jusqu’au ciel…
Plus généralement, le Nasdaq Composite dans sa globalité pourrait entrer sous peu dans une phase de turbulences. Telle est en tout cas l’opinion de notre spécialiste de l’analyse graphique Gilles Leclerc, qui en ce début de semaine s’est focalisé sur la configuration actuelle de l’indice américain.
Bonne séance à tous,
Guillaume
Le jour viendra où Wall Street ne croira plus aux belles histoires…