En septembre dernier, MCPHY ENERGY (FR0011742329) a fait l’objet de ce qu’on appelle un « reclassement de participation » – 8,4% du capital de ce spécialiste des équipements de production et de stockage d’hydrogène sous forme solide avaient ainsi été cédés. Les vendeurs en question étaient des actionnaires historiques du groupe.
A l’époque je voyais dans ce reclassement un moyen pour ces actionnaires de réaliser une grosse plus-value. Comme je vous l’expliquais alors : « MCPHY ENERGY était, avant ce reclassement, l’une des rares sociétés à afficher une progression de son cours de Bourse depuis son IPO de mars dernier. Le groupe avait levé 32 millions d’euros à un cours de 8,25 euros. Les actionnaires historiques ont dû rentrer à un cours nettement inférieur donc, même à 9 euros, leur plus-value doit être conséquente. »
MCPHY ENERGY était donc l’une des rares sociétés cotant au-dessus de son cours d’IPO. Son introduction s’était couronnée de succès avec notamment une levée de fonds de 32 millions d’euros face à une demande globale de 207,3 millions d’euros. Ce genre de demandes – représentant près de 7 fois l’offre – nous renvoie à l’époque de la bulle Internet où les acheteurs se jetaient sur le moindre dossier affublé d’un dotcom. Tout allait donc pour le mieux pour la société jusqu’à ce fameux reclassement de participation…
… mais, depuis, le vent a tourné. Surtout d’un point de vue boursier. L’action, autour de 7 euros actuellement, gravite maintenant sous son cours d’introduction de 8,25 euros. Certes la plupart des IPO réalisées cette année affichent également une performance négative – exception faite d’Euronext et Txcell. Le cas de MCPHY ENERGY n’est donc pas isolé… sauf que le newsflow du groupe est plutôt bon.
Pensons par exemple à la vente d’une solution intégrée de production/stockage solide d’hydrogène au groupe australien Petawatt Energy. De bon augure, dixit le groupe, pour poursuivre son développement à l’international. Citons également l’annonce d’une hausse de 11% du chiffre d’affaires trimestriel du groupe, à 0,6 million d’euros. Ajoutons également que sa trésorerie nette était encore de 22 millions d’euros fin septembre, ce qui permet à MCPHY ENERGY de voir venir. D’ailleurs, estimant la société bien structurée pour provoquer et accompagner la croissance, le broker Portzamparc est passé positif sur la valeur, avec un objectif de cours de 8,90 euros.
Alors pourquoi une telle baisse ?
Tout simplement parce que les investisseurs sont devenus frileux. Ils n’acceptent plus de payer 62 millions d’euros en Bourse une société qui ne fait que 2 millions d’euros de chiffre d’affaires sur les 9 premiers mois de l’année. On met dans ce cas de côté la technologie pour se concentrer sur les chiffres…
Dans un contexte boursier des plus incertains, surtout dans le monde des small caps, les investisseurs ne veulent plus prendre de risques et se concentrent sur les dossiers qui ont déjà fait leurs preuves ou qui ont des valorisations attractives. MCPHY ENERGY ne rentre pas encore dans ce cas de figure…