Beaucoup de medias posent la question, comme si au milieu de la folie ambiante la sphère économique s’en remettait non plus à l’expérience d’un Warren Buffett (que l’on ne présente plus) ou d’un Bill Gross (le plus grand gérant obligataire de la planète) mais au verdict de l’analyse technique, laquelle ignore délibérément les 100 pts de baisse des taux américains et norvégiens au mois d’octobre (un record), les 81 pts de baisse des taux chinois (en six semaines) et les 50 pts de base déjà consentis en pure perte par la BCE.
Saoulés de coups du sort (et même de coups sacrément tordus) comme le chaos indiciel généré par la perte de contrôle des autorités boursières allemandes dans le dossier Volkswagen (du 27 au 29 octobre), tous les repères classiques volent en éclats et les échelles de temps rétrécissent en même temps que la volatilité croît de façon exponentielle.
Pour rendre compte de la démesure des variations des six dernières semaines, alors que les écarts d’un jour dépassent régulièrement ceux observés en un mois ou un trimestre, il faut se tourner vers des indicateurs techniques qui filment en plan large et au ralenti la vertigineuse descente aux enfers des marchés !
En passant en revue les diverses caméras statistiques les plus consultées par les chartistes, il apparaît que celles offrant le meilleur rendu des mouvements, sur une période s’étendant au-delà de la décennie, fonctionnent sur un rythme hebdomadaire (ce qui divise par cinq la vitesse apparente des vagues de baisse successives).
Il s’agit ensuite de trouver le meilleur réglage afin d’obtenir une vision aussi nette que possible des événements les plus proches que de ceux situés en arrière plan dans un lointain passé (2002, 1998, 1994, 1990 etc.).
En privilégiant les MACD et les RSI (indicateurs de vélocité et de force relative), une optimisation des paramétrages standards permet d’éliminer le plupart des parasites depuis 1990 et de mettre en relief des zones de rebond qui ont permis de valider des signaux fiables à cinq reprises (ils ont été à chaque fois suivis de hausses supérieures à +25%).
Les 2 960 pts sur le CAC40 et les 8 000 pts sur le Dow Jones appartiennent à ces catégories de « points bas » qui caractérisent l’imminence d’un retournement à la hausse. L’aspect chaotique des derniers coups de boutoir des bears suggère que le danger n’est plus d’être dans le marché… mais de rester en dehors du marché. Plus les cours vont remonter (Paris a déjà repris +10%), plus il sera difficile d’accepter de payer 15, 20 ou 30% plus cher que le niveau plancher atteint le 27 octobre dernier !
Le scénario actuel s’apparente par de nombreux aspects à celui que le CAC40 a rencontré de début septembre 2000 à fin septembre 2001. Cette fois-ci, la chute s’est déroulée d’octobre à octobre, avec une perte globale de -50%, une décomposition de vagues identiques et un tracé du MACD qui a un air de déjà vu !
Si nous osions un pronostic, avec une conviction relativement forte s’agissant de l’amorce d’une embellie depuis les 27/28 octobre (celle du 10 au 14 octobre était un leurre, identique à août 2001d’après le RSI), nous parierions sur une hausse de +33% par rapport au plancher des 2 960 pts, avec à la clé un comblement du gap des 3 934 pts du 3 octobre d’ici la trêve boursière de fin d’année. Ensuite, ensuite… eh bien nous aurons largement le temps de refaire le point sur la situation.