Mariano Rajoy (le premier Ministre conservateur espagnol) s’était imposé en mi-février comme l’un plus virulents opposants à toute idée de bail-out de la Grèce (s’alignant ainsi totalement avec l’intransigeance allemande). Néanmoins son ministre de l’Économie, Luis de Guindos, vient de reconnaître qu’Athènes aurait bel et bien besoin d’un 3ème plan d’aide financière. Selon lui , le répit des 4 mois accordé aux Grecs par l’Union Européenne (risque de défaut limité mais pas nul jusqu’en juin) pourrait être mis à profit pour mettre en place un plan d’aide d’un montant de 30 à 50 Mds€ selon les rumeurs.
Il s’agirait cependant ni plus ni moins d’un don pur et simple d’argent au profit d’Athènes, timidement déguisé sous la forme d’une dette perpétuelle. Mais pourrait-on se permettre une telle largesse avec tous les autres membres de l’Union ?
Si d’autres pays réclamaient à leur tour un traitement de faveur similaire, au nom de quoi serions-nous autorisés à le leur refuser ?
Dans une telle libéralité, il y aurait cependant un fantastique moyen de conjuguer équilibre budgétaire et effort de relance économique : il suffirait de convenir qu’une dette souveraine ne se rembourse jamais.
Autre question, toute aussi épineuse : que penseraient les millions d’Espagnols et d’Américains dont les banques ont saisi les logements au prétexte d’un défaut de remboursement de ce traitement privilégié dont bénéficie Athènes ?