Les gérants n’auraient jamais mis un euro dans une banque et encore moins si leur boule de cristal leur aurait permis d’entrevoir la déculottée infligée à Matteo Renzi (rejet de sa réforme par 60/40 et même 80/20 chez les jeunes).
Trois jours plus tard, ils se ruent à l’achat sur les bancaires : pas le choix, puisque Morgan Stanley relève de +10% ses objectifs de cours sur Société Générale (sa favorite), BNP Paribas, Crédit Agricole. Toutes les trois sont exposées sur les émissions obligataires des banques italiennes mais l’état italien va en renflouer certaines, en nationaliser d’autres (BMPS) selon les dernières rumeurs.
C’est interdit par Bruxelles et la BCE ?
Mais qui se plaindra d’une entorse qui sauve provisoirement le système ? Et puis, personne ne va exiger la démission de Renzi pour cause de « bail out » puisqu’il est sur le départ (il obtenu une semaine de sursis à la tête du gouvernement)
Rien n’est résolu en Italie, les taux grimpent, les US sont en « haut de cycle »… mais le marché se comporte comme si l’année 2017 devait lui procurer un nouveau déluge de liquidités… et la BCE devrait y contribuer dès demain en promettant au moins 500 Mds€ de QE supplémentaire (après le mois de mars), voir 750 Mds€ pour les plus optimistes si le QE est prolongé jusqu’à fin 2017.
Et la BoJ peut toujours « en remettre », sans oublier des centaines de milliards de $ qui seront fraîchement imprimés par le Trésor US (et monétisés par la Fed) pour financer une explosion des déficits induits par les « trumponomics ».
Toujours plus de dette, toujours plus de planche à billet : c’est tout ce à quoi aspirent les marchés après 8 ans d’interventionnisme forcené des banques centrales qui ont transformé l’exception en « nouvelle normalité », sans possibilité de retour en arrière.