LVMH, véritable baromètre du secteur du luxe, vient de publier des résultats trimestriels record. Ils sont d’ailleurs supérieurs à la plupart des attentes des analystes. Au cours du troisième trimestre 2010, le chiffre d’affaires est ressorti à 5,1 milliards d’euros, en croissance organique de 14%.
Tous les brokers ont révisé leur copie et tout le monde est désormais à l’achat sur la valeur. Par exemple, CM-CIC Securities, le groupe a relevé de 115 à 127 euros son objectif de cours sur la valeur. De même, Natixis reste à l’achat sur la LVMH en visant désormais 121 euros.
Il est intéressant de constater que malgré ce tableau idyllique, l’action n’a quasiment pas monté depuis le jour de la publication des comptes, soit depuis le 14 octobre dernier. N’y a-t-il pas alors un signe d’essoufflement manifeste ? La réponse que nous donne l’analyse graphique va dans ce sens.
◊ Le marché anticipe une croissance de 10% l’année prochaine
Selon une étude du cabinet Bain & Co publiée en début de semaine, si le marché mondial des produits de luxe devrait revenir sur ses niveaux d’avant crise et croître de 10% cette année, l’industrie du luxe devrait, en revanche, voir sa croissance ralentir dans une fourchette 3/5% en 2011.
Il est donc intéressant de mettre ces anticipations en parallèle du parcours boursier des principaux acteurs du secteur ces dernières semaines. En s’attardant, par exemple, sur le cas de l’emblématique LVMH, on remarque que cela est déjà largement « pricé » par le marché.
En effet, LVMH évolue actuellement sur des plus hauts historiques et se traite plus de 10% au-dessus de ses plus hauts de l’année record de 2007 — cela veut dire ni plus ni moins autour des 110 euros. Le marché anticipe une croissance de 10% l’année prochaine. Visiblement, un excès d’optimiste par rapport au dernier rapport de Bain & Co…
◊ L’analyse graphique indique des signes d’essoufflement
D’un point de vue sectoriel, le secteur du luxe — classifié en Europe dans le secteur Personal & Household Goods — montre des signes d’essoufflement.
En effet, comme vous pouvez le constater sur le graphique ci-dessous, la surperformance de ces valeurs pourrait avoir atteint un sommet et désormais se replier.
Cliquez sur l’image pour l’agrandir.Comme on peut le voir graphiquement, la tendance à moyen terme reste favorable — on note la présence d’un canal haussier de moyen terme. La récente sortie par le bas d’un canal ascendant de court terme plaide désormais en faveur d’une sous-performance du secteur, à court terme donc.
Prises séparément, certaines valeurs semblent également avoir atteint un point haut de court terme. Maintenant je vous propose de nous attarder sur les configurations de Christian Dior et surtout du géant LVMH, véritable baromètre du secteur.
◊ LVMH et Christian Dior à la loupe
Les deux valeurs présentent en effet une configuration similaire. Après leur récente envolée, la borne haute de leur canal haussier de moyen terme a contenu les velléités acheteuses. Elles sont ensuite toutes deux sorties par le bas de leur canal haussier de court terme.
Les indicateurs techniques journaliers vont également dans le sens d’une correction à court terme. En effet, l’oscillateur RSI a validé une divergence baissière en zone de surachat. De son côté, l’indicateur de tendance MACD vient de croiser à la baisse sa ligne de signal. Dans ces conditions, un mouvement correctif semble désormais à privilégier sur les deux valeurs.
Cliquez sur l’image pour l’agrandir.Comme vous pouvez le constater sur le graphique de LVMH ci-dessus, un retour dans la zone des 100 euros est tout à fait envisageable.
Cliquez sur l’image pour l’agrandir.Pour Christian Dior, on pourra viser la zone de retracement de 50/61,8% de Fibonacci, soit la une zone des 90/85 euros. Ce second niveau correspond au point de contact avec la borne basse du canal ascendant de moyen terme mais également à une ancienne résistance horizontale — qui devrait désormais faire office de soutien.
2 commentaires
[…] samedi 23 octobre, LVMH annonçait qu'il venait d'acquérir 14,2% d'Hermès. Bien sûr, le but n'est pas d'en prendre le […]
d’une facon generale je suis plutot friand des conseils de mathieu lebrun et je regrette qu’il n’y en ait pas plus sur le billet du trader.JE sais bien que l’on peut avoir ces conseils en cdf mais puor un petit epargnant ce n’est pas rentable a utiliser