La Banque centrale chinoise vient d’annoncer un relèvement surprise de +25 points (à 5,5%) de son taux directeur mardi soir… Cela va-t-il désamorcer la polémique sur la manipulation du yuan ?
Rien n’est moins sûr mais les effets mécaniques sont indéniables puisque le dollar a rebondi de 1,40 vers 1,37 euros.
Tim Geithner sera tenté de s’en attribuer le mérite : il a déclaré mardi midi — après 6 semaines d’un silence assourdissant — que « les Etats-Unis n’ont pas l’intention de se lancer dans un cycle de dévaluation compétitive ni de saper la confiance des créanciers de l’Amérique dans le dollar ».
Bien sur que non ! D’ailleurs, vu depuis New York, le billet vert n’a pas bougé, c’est juste l’euro qui a repris 14%. Il ne fait aucun doute que cette envolée est justifiée par la période de prospérité exceptionnelle que traversent les économies européennes depuis la fin de l’été…
◊ L’argent de la Fed aspiré vers les rivages de la Mer de Chine
La formidable hausse des indices boursiers et des matières premières depuis six semaines démontre que l’argent promis discrètement par la Fed à ses amis est allé directement s’investir par anticipation dans tous les actifs présentant une forte volatilité haussière. Avec à la clé la formation d’une « mousse spéculative » constituée d’une myriade de bulles dans les matières premières, les céréales et pratiquement tous les indices boursiers de la planète.
Et celui qui enregistre la progression la plus spectaculaire depuis fin août, sans la béquille d’une devise en chute libre, c’est l’indice SSE, le baromètre de la Bourse de Shanghai.
C’est vers la place chinoise que les stratèges de Wall Street s’empressent d’investir l’argent qui sera bientôt imprimé en masse par la Fed… tout du moins l’anticipent-ils avec une troublante unanimité.
◊ Shanghai atteint le 3 suivi de 3 bulles
Malgré l’annonce de la banque centrale, le SSE (Shanghai) se hisse au-dessus des 3 000 points… à 3 003,9 points pour être précis à l’issue d’une 9e séance de hausse consécutive.
Shanghai cumule un gain de +15,5% en l’espace de sept semaines, sans la moindre correction intermédiaire, à tel point que l’indice chinois ressemble à un clone du Nasdaq.
Il s’agit d’une une spirale haussière assimilable à la formation d’une bulle, avec une disparition totale de l’aversion au risque et une foi inébranlable dans la poursuite de l’appréciation des cours.
Le SSE pourrait cependant se heurter à la résistance des 3 030 points, le zénith testé le 21 avril dernier.
Encore 1% de potentiel de hausse. Il devrait être facilement absorbé, mais il faudra ensuite que le véritable argent fasse son entrée en scène. Or cette manne providentielle n’existe pas, elle n’est que virtuelle et destinée en priorité à combler les impasses budgétaires des Etats-Unis.
En cas de rechute sous les 3 000 points, le SSE devrait rapidement subir l’effet d’attraction de deux gap restés béants à 2 748 et 2 656 points les 8 et 11 septembre derniers… Et le retracement des 2 600 points pourrait survenir rapidement dans la
foulée si la furia immobilière s’estompait avec l’arrivée de l’automne et des taux d’intérêt jugés trop élevés.
[Ndlr : pour suivre l’analyse de Philippe Béchade et ses recommandations boursière, appelez à 16h00 le 0899 88 20 36*]
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