Les terribles évènements qui se sont déroulés il y a une semaine n’ont pas sapé la confiance des marchés : l’échéance novembre sur les contrats à terme « PX1 » (CAC40) qui vient de s’achever à 16 H 00 se solde par une performance ébouriffante de +225Pts (+5,2%), dont la moitié des gains (+2,6%) ressort « post-attentats ».
Sous l’impact de trimestriels médiocres et de la révision à la baisse des anticipations de croissance, la tendance avait commencé à se retourner à la baisse la semaine précédente (-3,5%) et personne à la veille du weekend n’anticipait qu’elle redevienne euphorique cette semaine… encore moins vendredi soir, une fois connu l’horreur des attentats et l’instauration d’un état d’urgence en France.
Ses conséquences sur le tourisme à Paris sont déjà impressionnantes : chute verticale de la fréquentation des lieux de loisirs, désertion des centres commerciaux et des grands magasins… il n’est pas certain que, bien à l’abri et en sécurité devant son écran d’ordinateur, le consommateur ait envie de faire chauffer sa carte bleue sur Alibabamazon.com ou VentesPrivées, du Showroom (FR0013006558 SRP) du BonCoin.com.
Et pourtant, les indices boursiers ont doublé leurs gains de l’échéance novembre à l’issue de cette seule semaine : cela traduit vraiment la croyance qui dérive dangereusement vers la « pensée magique » que n’importe quel désastre –y compris les fait de guerre, cyclones, tsunamis, faillites majeures, ou le chaos géopolitique – peut procurer aux banques centrales une justification inattaquable pour augmenter la dose de drogue monétaire allouée aux marchés.
Mais comment Mario Draghi va-t-il pouvoir démontrer l’urgence d’injecter encore plus d’argent dans un système financier qui en regorge déjà, à tel point que tous les indices boursiers gravitent à 2 ou 3% de leur records absolus… alors que rien ne va plus ?