Neopost (FR0000120560), qui est le deuxième fournisseur mondial pour les solutions de traitement de courrier, a jeté un froid sur les marchés la semaine dernière.
La société a averti la communauté financière que sa croissance organique serait stable cette année alors que l’on attendait une croissance comprise entre 1% et 3%. De même, Neopost a averti sur ses résultats, ne prévoyant plus qu’une marge opérationnelle de 22% sur l’ensemble de l’exercice contre une fourchette de 22,5% à 23,5% attendue.
Il n’en a pas fallu plus au marché pour s’enfuir en courant : le 2 décembre, Neopost a ouvert sur un gap baissier de plus de 12,50%… avant de continuer son plongeon jusqu’à un plus bas de 46,28 € le 3 décembre, perdant ainsi 18,75% en deux séances.
Neopost est un cas d’école de la conjoncture actuelle. La réduction des dépenses publiques et la mauvaise conjoncture économique sont largement responsables de ces révisions à la baisse.
D’une part, la société a enregistré une baisse importante de ses ventes d’équipement de traitement du courrier : la division « mail solutions » (80% du chiffre d’affaires) recule de 2,9% sur les neuf premiers mois de l’année. Cette activité regroupe les systèmes d’affranchissement, et les systèmes de gestion de documents.
Par contre, l’activité « communication and shipping solutions » (20% du chiffre d’affaires) se porte mieux et croit de 17,9% sur 9 mois… mais elle contribue encore trop faiblement à l’activité pour que les investisseurs retiennent cette bonne nouvelle. Cette branche de Neopost comprend les solutions de gestion de la communication des clients. C’est l’axe de développement du groupe pour les prochaines années car ce que l’on appelle le core business de la société semble s’essouffler.
On le sait peu, mais Neopost est quand même présent dans plus de 30 pays, compte plus de 6 000 collaborateurs, et a un positionnement très international qui le hisse à la 2e place mondiale. A ce stade, le groupe connaît une nécessaire remise à plat de ses activités… Mais la sanction boursière me semble très lourde…
… car Neopost va maintenir le versement d’un dividende. Or, habituellement, le dividende des valeurs de rendements avait un effet parachute lors de ce genre de déconvenues. Le société a indiqué qu’elle verserait un acompte sur dividende de 1,80 € en février 2015 avec le solde en août prochain.
Ça y est, la pépite dénichée par Eric Lewin comment à attirer les investisseurs :
le titre a pris 20% en un mois…
… et ce n’est que le début !
Par contre, c’est peut-être la dernière chance que vous avez de vous positionner à ce prix.
Ne tardez pas, et montez dans le train quand il est temps.
Bien sûr, le montant du solde n’a pas encore été dévoilé. Mais déjà, l’acompte permet un rendement de 3,8% au cours actuel.
L’an dernier, ce solde avait été de 2,10 €, soit un coupon global de 3,90 €. Imaginons que, pour tenir compte de la situation actuelle, la direction décide de réduire de moitié le solde et de ne verser que 1,05 € en août prochain…
Nous aurions quand même sur l’ensemble de l’année un coupon de 2,85 €, ce qui confère à l’action un rendement global de l’ordre de 6% ! Tentant !
Tentant oui… mais ne cédez pas à la tentation ! L’anticipation d’un rendement anticipé ne suffit pas pour acheter une action ; vous ne devez considérez le rendement que comme la cerise sur le gâteau.
Passons maintenant aux ratios boursiers… qui sont corrects, sans plus. Le PER ressort à 12 ce qui, compte tenu des risques de décroissance de la branche « mail solutions » reste un peu élevé.
Donc à mon sens, il ne faut rien faire sur Neopost : uni acheter, ni vendre. Une société peut mettre du temps à se redresser après une telle sanction financière et boursière. C’est le danger qui guette Neopost qui risque ensuite de sortir de l’ornière des investisseurs. Patience donc…