Nexans (FR0000044448-NEX) pète à nouveau un câble. Pardonnez-moi cette expression familière et ce jeu de mots quelque peu convenu, mais le fait est que le titre du fabricant de câbles industriels est vivement secoué ce lundi matin, la faute à un avertissement sur résultats.
Le groupe anticipe désormais une stabilité de ses ventes organiques sur l’exercice, contre une hausse entre 2 et 3% attendue précédemment. Plus grave, Nexans, qui a invoqué « la dégradation récente des prévisions de l’activité de projets haute tension pour le second semestre 2018 », ne vise plus qu’un Ebitda de 350 M€, contre 411 M€ au terme de l’exercice précédent.
L’Ebitda devrait au surplus ressortir à environ 150 M€ au premier trimestre, loin des 211 M€ dégagés au terme des six premiers mois de 2017.
La sanction boursière est violente, l’action Nexans (qui entraîne l’italien Prysmian dans son sillage, le titre cédant 2,19% au sein d’un marché transalpin proche de l’équilibre) accusant un repli vertigineux de 17,15% vers 11 heures dans des volumes particulièrement étoffés (déjà près de 900 000 titres échangés, contre environ 230 000 à l’issue de la séance de vendredi). Elle affiche désormais une baisse de plus de 41% depuis le 1er janvier et la capitalisation est ramenée à 1,31 Md€.
Mieux vaut rester à l’écart du dossier
Etant donné la piètre qualité du newsflow, les analystes devraient s’en donner à cœur joie. Et si les objectifs du plan stratégique Paced for growth (« En marche pour la croissance ») pour la période 2018/2022 sont maintenus (+25% de chiffre d’affaires hors acquisitions, un Ebitda de 600 M€, 10% de marge), alors même qu’ils étaient déjà perçus comme assez prudents, les investisseurs semblent pour le moins circonspects quant à leur concrétisation.
Ils attendent par ailleurs toujours de connaître le nom du successeur du directeur général Arnaud Poupart-Lafarge, lequel a annoncé son départ en mars dernier.
Les incertitudes ne manquent donc pas sur ce dossier et tendent à éluder des ratios plutôt attractifs (VE/Ebitda de 5 et PER de 13). Elles justifient à mon sens de ne pas jouer le rebond et de rester à l’écart du dossier.