Inutile de se mentir : le millésime 2019/2020 n’est pas un grand cru pour l’Olympique Lyonnais, qui a terminé l’année essoré.
Survenues à quelques jours d’intervalle, les graves blessures de deux de ses principales armes offensives, le talentueux néerlandais Memphis Depay et le transfuge du SCO d’Angers Jeff Reine-Adélaïde, auraient pu, voire dû porter un coup fatal au moral des troupes. Les Rhodaniens ont cependant un rang à tenir, un standing à préserver, du talent et de l’orgueil (à défaut d’éviter la défaite, ils l’ont encore prouvé dimanche soir au Parc des Princes).
Qualifiés de haute lutte pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions, compétition dans laquelle ils n’ont absolument rien à perdre, d’autant qu’il leur faudra en découdre avec la Juventus de Turin d’un certain Cristiano Ronaldo qui semble au top de sa forme, les hommes de Rudi Garcia pointent au neuvième rang du classement de la Ligue 1 après 24 journées. 33 points glanés à ce stade de la saison, c’est un maigre butin pour un club habitué à jouer les premiers rôles au niveau national, mais rien n’est encore joué et dans ce championnat particulièrement serré, la troisième place, distante de 8 longueurs, reste accessible.
Jean-Michel Aulas continue en tous les cas d’y croire et les renforts hivernaux Karl Toko-Ekambi, arraché à Villarreal, et Bruno Guimarães, ne seront pas de trop pour espérer accrocher le podium – et par extension le tour préliminaire de la C1.
Passons sur les performances mitigées voire décevantes de l’OL (néanmoins qualifié pour la finale de la Coupe de la Ligue, qui s’apprête à vivre son dernier match, et dans le dernier carré en Coupe de France) et sur celles, toujours remarquables, de l’équipe féminine. Attardons-nous plutôt sur les comptes semestriels d’OL Groupe (FR0010428771-OLG), vaisseau-amiral d’un « JMA » qui reste avant tout un businessman de haut vol, comme en témoigne la progression de 15% de l’EBE (Ebitda) en rythme annuel à 61,8 M€, un niveau sans précédent dans l’histoire de la société.
Une gestion intelligente de l’effectif a par ailleurs engendré un bond de 81% du produit de cessions des contrats joueurs à 69,1 M€ – ce qui a très largement compensé le recul de 5% des revenus tirés des droits TV et du marketing – et, in fine, une augmentation de 17% des produits des activités à 197,2 M€.
Mention bien également pour le bénéfice opérationnel, passé de 26,3 à 26,7 M€ d’un premier semestre à l’autre ; et pour la situation financière d’OL Groupe, avec une trésorerie globale de 19,6 M€ au dernier pointage, le 31 décembre, à comparer à 11,6 M€, et un endettement net ramené à 196 M€ (hors impact IFRS16), contre 210,3 M€ un an auparavant.
Des perspectives alléchantes
Croissance des revenus, amélioration de la rentabilité, structure financière assainie : OL Groupe est en train de gagner sur les trois tableaux et s’est payé le luxe de recalibrer à la hausse son objectif de produits des activités à horizon 2023/2024, lesquels sont désormais attendus dans une fourchette comprise entre 420 et 440 M€, l’EBE devant pour sa part dépasser les 100 M€ à cet horizon.
En attendant, le rapprochement avec l’ASVEL, une institution du basket-ball dans l’Hexagone, se précise, avec l’annonce ce matin par Jean-Michel Aulas de l’intégration « dans les mois qui viennent » de Tony Parker, désormais à la tête du club, au conseil d’administration du groupe.
Le partenariat qu’OL Groupe vient de signer avec Emirates participera davantage encore au renforcement de sa visibilité à l’international, la compagnie aérienne, qui jouit d’une cote extrêmement élevée auprès de toutes les clientèles, desservant à ce jour des destinations dans 158 pays.
Les partenariats, un axe de croissance devenu majeur pour la société, qui espère voir ses revenus croître de 12 à 15 M€ par ce biais dès l’exercice 2020/2021 et vise une contribution comprise entre 47 et 50 M€ à horizon 2023/2024. Ceux tirés des événements organisés au Groupama Stadium, qu’il s’agisse de matchs internationaux, de spectacles ou de concerts, devraient pour leur part s’établir entre 42 et 45 M€ d’ici trois ans.
Indépendamment des résultats sportifs, « variable » dont tout est mis en œuvre pour que son impact soit le plus atténué possible en cas de déconvenue, OL Groupe continue donc de tracer sa route, droit dans ses bottes, tourné vers l’avenir et avec des ambitions certes élevées, mais réalistes. Apprécié des amateurs de small et midcaps, Oddo ne s’y est pas trompé et vient de relever son objectif de cours.
Redoutant une qualification pour l’Europa League, ce qui représenterait selon ses calculs un manque à gagner de 50 M€ par rapport à un maroquin pour la compétition-reine, le broker anticipe néanmoins « un niveau de Trading joueurs plus important » pour le compenser.
Une chose est sûre : il faudra compter sur « JMA », fin gestionnaire s’il en est, pour qu’OL Groupe reste la machine bien huilée qu’elle est aujourd’hui…
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