La Banque de France organisait ce mardi un débat sur le thème : « la stagnation séculaire menace-t-elle la France ? ».
La zone euro (et notamment la France) affichent depuis une décennie la croissance la plus faible dans le monde.
Pourquoi la zone euro est-elle si faible ?
Le patron de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, met en avant plusieurs constats. La faiblesse des chiffres de croissance peut provenir d’une sous-estimation de l’activité en raison de la défaillance des instruments statistiques. Ces derniers ne savent pas prendre en compte l’apport du numérique, de la digitalisation, de la désintermédiation.
Le second point semble beaucoup plus critique : »Pourquoi la demande au sein de la zone euro tarde-t-elle autant à se réveiller » ?
La faute de l’Allemagne ?
L’Allemagne est pointée du doigt. Malgré un marché du travail tendu, les salaires réels ont augmenté de façon particulièrement modeste, sans rapport avec les profits des entreprises germaniques, et encore par rapport aux excédents (8% du PIB).
L’appel de Bruno Lemaire en faveur d’une hausse des salaires en Allemagne ce week-end semble illustrer une communauté d’analyse entre la Banque de France et Bercy.
L’austérité a affaibli la zone euro
Enfin, et l’aveu est étourdissant, la politique de désendettement prônée par Bruxelles et l’Allemagne a plombé les possibilités de rebond des pays les plus en difficultés : « Si tous les agents économiques réduisent leur dette simultanément, la demande globale s’en trouve inévitablement ralentie ».
C’est en effet grâce au rejet complet de l’austérité fin 2014 que le Portugal s’est tiré d’affaire. Le pays a ainsi pu renouer avec la croissance dès 2015 puis a spectaculairement rétabli ses équilibres budgétaires en 2017.