C’est peu dire que l’année qui s’achève n’a jusqu’ici guère souri aux petites capitalisations. Tel avait d’ailleurs déjà été le cas en 2018, avec un dernier trimestre proprement cauchemardesque pour les petits poucets de la cote.
Presque un an plus tard, rares sont les « smallcaps » qui ont réussi à tirer leur épingle du jeu.
Les chiffres ne mentent pas et sont éloquents : alors que le CAC40 s’est adjugé plus de 24% à compter du 1er janvier, avec les 6 000 points en ligne de mire, le CAC Mid & Small n’a, lui, engrangé que 16% dans cet intervalle. Plus spectaculaire, le CAC Small a gagné seulement 11% depuis le début de l’année, grosso modo deux fois moins donc que l’indice de référence.
On se dirige donc tout droit vers une deuxième année consécutive de sous-performance des petites « capis » par rapport aux mastodontes de la Bourse de Paris. Les gérants ne croiraient-ils plus qu’aux grands arbres ? Un certain nombre de patrons de ces sociétés s’offusquent en tout cas de leur faible valorisation – souvent injustifiée, il est vrai – et commencent à songer à sortir de la cote. Et pour cause : les valorisations actuellement en vigueur dans l’univers du « private equity » sont beaucoup plus élevées !
On ne peut néanmoins exclure un rattrapage, avec des entreprises aujourd’hui très sous-évaluées qui termineraient l’année en trombe. Parmi elles, la biotech Nanobiotix (FR0011341205-NANO), pour le moins malmenée par la communauté financière jusque dans un passé très récent, mais qui a fait état début novembre d’essais encourageants pour son traitement expérimental NBTXR3 contre le cancer. Le début du renouveau ?
De son côté, MGI Digital Graphic (FR0010353888-ALMDG), un spécialiste de la conception et de la commercialisation de systèmes d’impression numériques destinés aux professionnels de l’imprimerie et de l’art, en a sans doute encore sous le pied. Si l’action enregistre un joli gain de 30% depuis le début de l’année à la faveur d’un très bon newsflow, ce dossier revêt une dimension spéculative bien réelle, l’actionnaire majoritaire Konica Minolta étant susceptible de prendre le contrôle du groupe. Telle est en tout cas la conviction profonde d’Eric Lewin, qui a d’ores et déjà permis aux abonnés à son service MicroCaps Fortune de réaliser une prise de bénéfices partielle à deux chiffres sur cette très belle valeur.
Le nombre de valeurs achetables sur le CAC40 diminue
Littéralement massacré par les investisseurs, le spécialiste de l’e-commerce Showroomprivé (FR0013006558-SRP), coutumier des avertissements sur résultats, cote quant à lui à peine plus de 1 €, à des années-lumière de son cours d’introduction en Bourse. Paradoxalement, sa descente aux enfers renforce la thèse d’un rachat par Carrefour, qui détient une participation de 20,5%, sachant que le titre est littéralement bradé aux cours actuels.
On citera enfin Bio-UV Group (FR0013345493-ALTUV), une société qui figure dans le portefeuille d’un autre service d’Eric Lewin, Penny Stocks Winners. Introduit en Bourse en juillet 2018, ce spécialiste du traitement de l’eau et de la désinfection par UV est dirigé par un patron remarquable, Benoît Gillmann, avec lequel il s’est longuement entretenu à plusieurs reprises, la dernière à Lunel (Hérault), au siège du groupe.
Les revenus que Bio-UV Group génère grâce au traitement des eaux de ballast sont en très forte progression et nous parlons ici, l’air de rien, d’un gigantesque marché, évalué à 15 Mds€ entre 2018 et 2024. Au surplus, la société a vocation à voir sa profitabilité progresser au fil des années, même si la priorité est de gagner des parts de marché.
Alors que le nombre de sociétés « achetables » sur le CAC40 va decrescendo, étant donné les valorisations élevées et les niveaux actuels de l’indice, et qu’une correction reste évidemment plausible, à plus forte raison en cas d’échec des (tumultueuses) négociations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, il subsiste des opportunités à saisir dans d’autres compartiments. Des valeurs à la notoriété plus étriquée, peu voire pas du tout suivies par les brokers, mais dont on aurait tort de minimiser les atouts, qu’ils soient boursiers ou d’ordre fondamental.
A bon entendeur !
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