J’ai évoqué le cas des sociétés de taille moyenne touchées par le Brexit, dont Europcar, Eurotunnel et JC Decaux (je vous invite à relire cet article), mais je ne me suis pas encore penché sur les « big caps » (si vous me permettez l’expression).
L’une de ces big caps est pourtant sur toutes les lèvres : Peugeot (FR0000121501). Le constructeur automobile a perdu, depuis le 23 juin, à la veille du Brexit, près de 22% en Bourse. Cette chute est bien plus forte que celle du CAC 40 sur la même période.
Il faut bien comprendre que la société française réalise plus de 7% de son chiffre d’affaires sur le marché anglais avec une rentabilité de l’ordre de 5%, comme celle de l’ensemble du groupe. PSA affiche une part de marché de 8,5% au Royaume-Uni où il est le quatrième constructeur.
Il n’y a pas que le ralentissement du marché qui pèse sur le cours de Bourse, mais aussi des pertes de change évidentes liées à la dépréciation de la livre sterling. Si cette baisse favorise les grands exportateurs anglais, comme l’atteste la bonne tenue du marché boursier londonien (en hausse de plus de 5% depuis le début de l’année en dépit du Brexit), il n’en va pas de même pour les entreprises européennes présentes dans la Perfide Albion. Ces entreprises subissent de plein fouet cette chute de la livre sterling.
Il est difficile d’avoir des chiffres précis, mais force est de constater qu’une baisse de 1% de la livre entraîne un manque à gagner au moins égal à 1,6% sur le résultat opérationnel de la branche automobile soit environ 30 M€.
En un mois, la devise a perdu 8%. Cela représente 250 M€ environ en moins pour Peugeot. Une perte suffisante pour inquiéter les marchés financiers et faire plonger le titre. Mais il n’est pas sûr que la chute de l’action ne soit pas derrière nous.
Lorsqu’on regarde les ratios de Peugeot, on est frappé par l’attractivité de l’action. Lisez bien ce qui suit.
Aux cours actuels, l’action se paie sur un PER de 6 avec une Ve/EBITDA de l’ordre de 1. A titre d’information, je vous ai déjà donné de nombreux conseils d’investissements sur des sociétés avec des Ve/roc de 6 ou de 7. Regardez alors la valorisation actuelle : ce n’est vraiment pas très cher ! Il me semble qu’un rebond de l’ordre de 15% ne serait pas une hérésie.
Certes, le marché britannique patine, mais Peugeot a de grandes ambitions en Iran. Le constructeur français indiquait récemment que la production reprendrait dans le pays au second semestre 2017, avec la volonté de revenir très vite au pic de 1,6 million de véhicules de 2011 avant d’atteindre les 2 millions de véhicules à échéance 2022.
Un bon conseil : surveillez de très près le titre du constructeur dans les prochaines semaines. Une bonne surprise n’est pas à exclure !