C’était la journée des PIB en Europe : les investisseurs attendaient ces chiffres sereinement, avec plus de 6% de plus-values engrangées depuis lundi à Paris, plus de 7% en Allemagne.
Les indices n’ont d’ailleurs pas bronché suite à la parution d’un score de -3,8% pour le PIB dans la zone euro et de -3,5% dans l’UE (estimation préliminaire d’Eurostat).
Ces chiffres se comparent avec ceux du quatrième trimestre 2019: +0,1% dans la zone euro et de +0,2% dans l’UE.
Mais les -3,8% de l’Eurozone sont presque rassurants en regard des -5,8% de contraction du PIB de la France, soit la baisse la plus forte jamais mesurée par l’Insee, depuis 1949.
Une bonne partie du trou d’air s’explique par l’effondrement des dépenses de consommation des ménages français : -17,9% en volume, soit la plus forte baisse jamais enregistrée sur un mois depuis le début de la série calculée par l’Insee, en 1980.
La France se détache donc à la baisse, talonnée par l’Espagne où la contraction du PIB est de -5,2%… mais cette sous-performance résulte de la « précision » et de la « réactivité » plus grande de l’INSEE alors que d’autres instituts produisent des synthèses victimes d’une certaine « inertie » (faisant appel à des séries de données plus anciennes).
En ce qui concerne l’inflation, ce n’était pas un souci et ce le sera encore moins: les prix à la consommation en France ralentissent à +0,4% en comparaison annuelle en avril 2020, après une hausse de 0,7% en mars, suite au recul plus marqué des prix de l’énergie et d’un net ralentissement des prix des services. En revanche, les prix de l’alimentation (produits frais) auraient progressé à un rythme supérieur à +2%.