C’est un impressionnant come back, alors que les publications de résultats s’enchaînent dans l’Hexagone. Massacrés ou à tout le moins chahutés (pour la grande majorité d’entre eux) depuis des mois en Bourse, premières victimes de la guerre commerciale que déclare Donald Trump à tous les ennemis de l’Amérique, déclarés ou non, tout aussi déterminés à en découdre ou pas, les équipementiers automobile sont en train de passer de l’ombre à la lumière.
Déjà bien orienté depuis la fin de la semaine, le titre Faurecia (FR0000121147-EO) illustre cette embellie. Indiscutable leader du SBF120 depuis le début de la séance, il engrange près de 11% à quelque 45 € vers 14h30, à la suite d’une publication marquée par une très bonne résilience de la rentabilité au titre des six premiers mois de l’exercice.
Le bénéfice net part du groupe est en effet ressorti à 346 M€, en progression de 1% comparativement à la même période l’an passé, et le bénéfice opérationnel s’est inscrit en léger recul de 0,4% à 645 M€. La marge opérationnelle s’établit ainsi à 7,2%, stable en glissement annuel.
Une performance d’autant plus remarquable que la période « a été plus difficile que prévu, principalement en raison de la baisse importante de la production en Chine », a souligné Patrick Koller, directeur général de Faurecia.
Pour autant, l’équipementier a limité les dégâts en termes de revenus, avec un chiffre d’affaires de 8,97 Md€ au 30 juin, en retrait de 0,2% et de 2,8% à devises constantes (hors Clarion) par rapport au premier semestre de 2018. Cerise sur le gâteau : par-delà l’essoufflement constaté en Chine, les incertitudes liées au développement du conflit commercial et l’estimation par ses soins d’une diminution de 4% de la production automobile mondiale comparativement à 2018, il a confirmé ses projections pour l’année en cours. De fait, la marge opérationnelle devrait égaler voire dépasser les 7% (consolidation de Clarion dans les comptes à partir du 1er avril incluse) et les ventes à devises constantes demeurent attendues supérieures de 150 à 350 points de base à la production automobile mondiale (hors consolidation de Clarion ici).
Les investisseurs s’attendaient à pire
Superstar du jour à Paris, Faurecia entraîne dans son sillage Akwel (FR0000053027-AKW), l’ancien MGI Coutier (+5,6%), une valeur que Mathieu Lebrun vient de recommander dans son service de trading La Bourse au quotidien PRO, mais aussi Valeo (FR0013176526-FR) (+6,8%) et plus encore Plastic Omnium (FR0000124570-POM) (+7,8%).
L’action de ce dernier s’était déjà adjugée près de 10% vendredi dans le sillage de résultats semestriels moins dégradés qu’attendu par le marché. C’est peu dire, pourtant, que le premier semestre a été éprouvant pour le groupe, en tout cas sur le plan de la profitabilité, comme en ont témoigné les annonces d’une baisse de 33% du bénéfice net à 155 M€ et d’une diminution de 13% de la marge opérationnelle à 324 M€.
Et si l’activité a a contrario donné des signaux encourageants, avec un chiffre d’affaires consolidé en croissance de 33,8% à 4,27 Mds€ en publié (mais stable en organique) et une surperformance de la production automobile dans toutes les zones géographiques où Plastic Omnium opère, la direction a tout de même indiqué prévoir désormais un léger tassement du bénéfice opérationnel par rapport aux 610 M€ dégagés l’an passé. Elle n’anticipe de surcroît pas de rebond de la production automobile l’an prochain, ni même en 2021.
Tous les équipementiers automobiles ne sont donc pas logés à la même enseigne, mais la communauté financière s’attendait de toute évidence à pire. Reste à connaître la teneur de la publication semestrielle de Valeo, demain, et surtout l’accueil qui lui sera réservé.
Dans l’immédiat, il est autorisé de penser que le pire est déjà intégré dans les cours…
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