Le 4 mars dernier, alors que le titre JC Decaux (FR0000077919) valait plus de 37 euros, quasiment sur son plus-haut historique, j’écrivais dans ces que la société n’aurait plus le droit à l’erreur :
« En toute logique, le titre doit baisser, ses ratios étant assez élevés. Son PER s’élève à 34 aux cours actuels alors que son rendement n’est que de 1,5%. Cela laisse à penser que la société n’a plus le droit à l’erreur ».
Huit mois presque jour pour jour après cet article, force est de constater que j’aurais pu gagner une petite fortune si j’avais décidé de vendre la valeur à découvert. Hier, JC Decaux a touché un plus bas à 24,01 €, perdant donc 38% depuis mars.
La faute à un enchaînement de mauvaises nouvelles
En juillet dernier, le groupe se montrait très prudent quant à la croissance de son activité organique pour le troisième trimestre. Le groupe avait également déçu sur ses résultats semestriels (recul de sa marge opérationnelle à 7,5% contre 9,2% sur le premier semestre 2015).
Eh bien, le chiffre d’affaires du T3 est sorti en fin de semaine dernière : il est bien en croissance organique, mais de 1,3% seulement, et la direction a réitéré ses prévisions très médiocres sur la fin de l’année : JC Decaux prévoit un recul de 2% du chiffre d’affaires en organique sur le quatrième trimestre, ce qui n’était pas du tout prévu au programme ! Jusqu’à vendredi dernier, le groupe prévoyait une croissance de 2% sur les trois derniers mois.
Et cette baisse de l’activité entrainera mécaniquement une dégradation de la marge opérationnelle, déjà impactée par le retard pris dans le cadre de la digitalisation du plus grand réseau d’abribus au monde à Londres. Or, le groupe avait indiqué en mars dernier vouloir faire de Londres d’ici 2017 la vitrine mondiale de la communication extérieure digitale du groupe… C’est tout un symbole qui prend du retard !
Bref, Globalement JC Decaux se dit inquiet par le ralentissement mondial de l’économie avec une faiblesse de la Chine et les crispations permanentes autour du Brexit.
La sanction est donc très sévère et les analystes n’en finissent plus de leurs commentaires négatifs sur le titre. HSBC a dégradé sa recommandation à « Alléger » et abaissé son objectif de cours à 25,50 € ; idem pour Barclays et pour JP Morgan.
Alors, cette fois… la sanction est-elle trop lourde ?
Les marchés ne vont-ils pas trop loin dans la vente du titre ? Avec 38% de chute… faut-il racheter pour jouer une reprise en 2017 ?
Hum… le souci, c’est que les ratios boursiers sont revenus tout juste raisonnables : le titre se paye sur un PER de 20 et sur une VE/CA de 1,5… C’est moins cher que d’habitude mais ce n’est pas non plus bradé.
De sorte qu’il est difficile de croire en une vraie reprise du titre pour l’instant.
Et puis, je ne suis pas particulièrement pour acheter des valeurs quand la direction même se montre prudente et pessimiste. Quitte à rater les premiers pourcents de hausse, je préfère voir et observer les premiers signes d’une reprise dans les chiffres, plutôt que me positionner trop tôt.
Attendez encore un peu.