Dernièrement, la zone euro a publié des chiffres de sa situation économique en nette amélioration. En Allemange comme en France, l’indice PMI des directeurs d’achats est repassé au-dessus de la barre des 50 ; les commandes industrielles ont bondi de 3,1%. L’indicateur avancé de l’économie américaine (le LEI du Conference Board) ressortait en hausse à 101,6 points, pour le quatrième mois consécutif. Tout semble repartir dans le bon sens.
◊ Mais la reprise est-elle vraiment là ?
Nul ne sait. Pourtant, nous avons du mal à être des haussiers convaincus. Si l’on fait la comparaison de 1930 — facile, certes, mais qui peut être révélatrice — les marchés avaient rebondi de 50% avant d’en reperdre 80. Ensuite, la Fed s’est montrée très prudente ce week-end, anticipant même un repli de la croissance économique pour le début 2010.
Plus encore, c’est peut-être le comportement des institutionnels qui nous met la puce à l’oreille. Un de nos collègues américains nous expliquait que, pour la première fois depuis les années 2000, les fonds de pensions américains inversaient leur allocation d’actif : le fonds californien CalPERS par exemple, s’est désengagé des marchés actions : de 67%, il n’est désormais investi qu’à hauteur de 54% sur les actions. Si tous agissent de même, ce sont des milliards qui se désengageront des marchés actions pour s’investir sur les placements garantis. Mais au-delà de ce risque futur, ce changement de stratégie d’un grand fonds indique la plus grande prudence, et surtout le plus grand doute par rapports à l’hypothétique reprise — et tendance haussière des marchés.
◊ Des marchés euphoriques… alors profitez-en !
Mais les marchés boursiers continuent de grimper,euphoriques et aveugles aux signes de non-reprise. Sur la semaine, les indices gagnent plus de 3%, alors que lundi ils enregistraient une BAISSE de 3% ! Cela fait donc 6% de hausse en 4 jours !
Mais les marchés boursiers continuent de grimper,
Euphorie de qui, pour quoi, pour combien de temps ? Encore une fois, nul ne sait… ni même ne connaît les véritables raisons qui tirent les marchés.
Sauf que… comme vous êtes trader, vous ne vous demandez pas le pourquoi du comment… mais vous agissez. C’est tout. Vous prenez vos graphes, vos indicateurs, et vous décidez si vous êtes vendeur ou acheteur. Les faits, rien que les faits. Pourquoi se poser tant de questions, quand on peut juste profiter ? Pour essayer d’anticiper — car là est évidemment la clé du trading — et d’être dans la tendance. Sauf qu’en ce moment, avouez qu’il est difficile d’anticiper quoi que ce soit de raisonnable.
Alors bien sûr, on peut se tromper. Lundi 17 août, nous avions cru que le rally prenait fin et que la réalité arrivait enfin à la conscience des investisseurs. Face à l’ouverture en gap, à la dégringolade violente des indices, nous nous sommes dit : « Enfin un peu de bon sens ! Maintenant… il faut se protéger car la chute va être dure ». Nous vous avons envoyé un e-mail pour que vous preniez vos précautions. Eh bien non. Si la réalité a émergé à la conscience des marchés, elle a vite été refoulée dans les tréfonds de leur inconscient. Nous avons donc péché par excès de prudence. Couvrons-nous la tête de cendres ! Pourtant, nous ne sommes pessimiste par principe… La hausse ou la baisse, peu nous importe en fait. En trading, vous pouvez jouer les marchés dans les deux sens…
◊ Trop de prudence ne fait pourtant pas de mal
Que s’est-il donc passé ? Qu’est-ce qui nous a alarmée ? Eh bien, depuis quelque temps, nous savons que tout le monde était repassé acheteur, et nous avons voulu vous mettre en garde… rallumer la petite alarme de vigilance qui clignotait (il y a peu !) au fond de vous. Les statistiques étaient mauvaises, les marchés n’avaient pas faibli… Jusqu’à lâcher brutalement. Nous avons cru à un retournement, du moins temporaire. Bref, nous endossons pleinement notre rôle de rabat-joie.
Car une telle euphorie, qui ne repose sur rien de franchement bon, nous fait plutôt penser aux signes précurseurs d’une bulle. Et une bulle, ça éclate…
Evidemment, nous n’avons pas de boule de cristal pour vous dire de quoi demain sera fait. Mais nous avons encore un cerveau pour penser, raisonner, analyser. Et de toute évidence, quelque chose ne tourne tout simplement pas rond.
Dan Amoss, un de nos collègues américain, spécialisé dans les ventes à découvert et les retournements de marché, faisait part de ses doutes à ses lecteurs : « En plus des sondages des sentiments des investisseurs, vous pouvez surtout vous rendre compte du sentiment haussier du marché en regardant les multiples de valorisations que les investisseurs sont prêts à payer. Et aujourd’hui, le marché se trade à des niveaux de valorisations qui demanderaient une très forte reprise économique et un retour à une bulle du crédit. Le rally a été entièrement tiré par les PER bas… pas par la croissance des revenus. Ce type de rally serait justifié si les revenus et les bénéfices des entreprises étaient sur le point de croître, mais ce n’est pas le cas ! La plupart des bonnes surprises dans les chiffres ont été dû à des réductions de coûts, plutôt qu’à une réelle croissance — ce qui revient à brûler vos meubles pour vous garder au chaud. (…). La plupart des gérants de portefeuille semble penser : ‘je ne crois pas en ce rally, mais j’en profite jusqu’à ce qu’il prenne fin, et là, je vends’.
Certes oui. En théorie, c’est souhaitable… mais comment savoir quand ce rally prendra fin ? C’est typiquement le genre de psychologie de masse qui a ruiné la plupart des gens pendant les bulles. Quand les investisseurs arrivent enfin à ce degré de confiance aveugle dans le marché, et que plus personne n’investit sur des bases rationnelles, fondamentales,… le résultat est en général un krach. »
J’espère que vous saurez profiter de ce rally, tout en faisant attention aux risques de retournement. Je sais, je sais… les marchés s’engouffrent dans la hausse, et vous ne voulez pas voir le gouffre qu’il y a à côté. Mais justement… remonter vos stops ou prenez quelques puts pour couvrir votre portefeuille… ça ne coûte pas grand-chose, et c’est ce qui fera la différence en cas de coup dur !
Meilleures salutations, et tradez prudemment !
Nathalie Boneil
P.S : petit rappel quand même. Les marchés sont largement plus propices au trading qu’à l’investissement de long terme. Mais surtout, avec de telles accélérations, ils sont ultra favorables à l’utilisation de produits dérivés sur le court terme. Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce que quand le CAC40 prend 3%, si vous êtes positionné sur un turbo call… vous, vous gagnez 50%. C’est ce que Marc Dagher a fait depuis un mois. Jetez un coup d’oeil à son portefeuille — il se passe de commentaire. En un mois, vous auriez dégagé une performance latente cumulée de 162%, soit 9,5% en moyenne sur chaque trade. Pour savoir comment profiter des opportunités des marchés avec un effet de levier, continuez votre lecture…