Cher lecteur,
Publicis (FR0000130577-PUB) est dans le dur ! L’action du géant publicitaire français s’effondrait de 6,9% ce jeudi vers 11h dans des volumes très étoffés (plus de 1,4 million de titres échangés, contre 1,18 hier à la clôture), passablement délaissée après la publication de comptes semestriels inférieurs aux attentes.
Sa capitalisation boursière retombe ainsi à 12,8 Mds€ et le titre accuse à présent un bilan légèrement négatif (-0,83%) depuis le début de l’année.
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Pénalisé par la faiblesse du dollar, par l’instauration de nouvelles règles de protection des données personnelles à l’échelle européenne et par des difficultés au sein de ses activités dans la santé (jugées volatiles par le président du directoire Arthur Sadoun), Publicis a vu ses revenus reculer de 0,4% en données organiques et en rythme annuel au premier semestre à 4,28 Mds€, au lieu d’une hausse de 1,3% anticipée par le consensus. Plus préoccupant, ils se sont repliés de 2,1% en organique sur la période avril-juin, alors que les analystes visaient une progression de 1,1% et qu’ils s’étaient inscrits en hausse de 1,6% au terme du trimestre précédent.
Les comptes semestriels ont certes aussi été marqués par une progression de 60 points de base de la marge opérationnelle à 14,3% et Publicis a reconduit ses objectifs sur l’exercice d’une amélioration de la croissance organique et de cette même marge. Pour autant, la défiance des investisseurs pour le secteur est actuellement très forte, comme en avait témoigné un peu plus tôt dans la semaine le repli de 9,5% d’Omnicom (un décrochage sans précédent depuis 2009) après ses résultats.
▶ Un décrochage comparable à celui d’Omnicom
Principal point commun avec ceux de Publicis, avec lequel il devait fusionner il y a quatre ans : des revenus décevants à périmètre et devises comparables (une progression de 2% au deuxième trimestre alors que le marché tablait sur 2,3%) qui font ressurgir les doutes quant à la pérennité du modèle économique des grands groupes de communication.
Le titre Publicis n’est pas très cher avec un PER de 13 et un VE/Ebit de 10 et je trouve la sanction boursière quelque peu exagérée. Par-delà une croissance organique négative au premier semestre (comme en 2017), les ventes provenant de la data et du business numérique sont en effet en forte progression (+27%) et l’Amérique du Nord est de nouveau en croissance. « C’est un signe encourageant dans une région où notre nouveau modèle est à son stade le plus avancé », a commenté Arthur Sadoun.
Surtout, la rentabilité a progressé et les prévisions restent intactes, y compris à moyen terme (le groupe ambitionne de délivrer une croissance organique de 4% à horizon 2020).
Bref, le tableau n’est pas non plus tout noir et je ne m’attends pas non plus à une longue phase de déprime…
Bonne séance à tous,
Guillaume