Beaucoup d’actions composant le SBF120 auraient touché le fond soit en novembre 2008, soit début mars 2009, et plus des trois quarts d’entre elles ont en effet rebondi, dans des proportions parfois impressionnantes (+50% à +100%), ce qui ne se produit typiquement que lors de retournements de tendance moyen ou long terme après une phase de capitulation qui constitue la signature d’une fin de correction majeure.
Les vendeurs n’ont pourtant pas capitulé en ce qui concerne une vingtaine de titres qui continuent de s’enfoncer sous les planchers des 6 ou 9 mars. Une demi-douzaine d’entre eux perdent même 10% mais ils présentent une caractéristique commune : avoir dévoilé de piètres résultats trimestriels ou lancé des profit-warning.
Et il existe un titre qui n’a rien « lancé » du tout mais qui continue d’enfoncer des planchers historiques, il s’agit de Club Méditerranée qui a fait preuve d’une faiblesse persistante.
Les analystes techniques parleront plus volontiers d’une lourdeur inexorable au sein d’un corridor de consolidation 9,90/10,50 euros inauguré le 27 février dernier. Le « Club » n’en est pas ressorti, sinon par le bas ces derniers jours, durant toute la phase de rebond du 9 au 25 mars.
Alors que le CAC 40 consolide depuis le 27 mars, le titre tente de s’éloigner (un peu) du plancher historique des 9 euros testé les 30 et 31 mars. Un retracement des 10,20 euros pourrait se dessiner mais cet ex-plus bas du 23 janvier apparaît comme un obstacle des plus sérieux.
La tendance demeure cependant négative et la base du canal baissier moyen long terme (une droite unissant les points bas d’octobre et de novembre 2008 puis janvier 2009) se situe désormais vers 8,25 euros (niveau qui coïncide avec un retracement de 38,2% par rapport au dernier sommet du début février, soit 13,3 euros). D’ici la fin de l’année, le support moyen terme évoqué ci-dessus gravitera dans la zone des 7,5 euros.
Du point de vue fondamental, le Club Méditerranée est victime de la conjoncture. L’explosion du chômage en Europe et aux Etats-Unis se solde par des comportements d’épargne et de renonciation à beaucoup de dépenses de loisirs (51% des Français ne prendront pas de vacances durant l’été 2009) ; dans la même logique, les transporteurs aériens et les constructeurs d’avions sont les titres les plus délaissés de puis début mars au sein du CAC 40 et du SBF120 (à l’image du tandem EADS/Zodiac puis Air-France-KLM).