Tous les jours, et dès 16h00 au 0899 88 20 36* Philippe Béchade analyse pour vous les marchés, les rumeurs qui animent les salles de trading, et vous propose SA stratégie pour profiter ou contrer les mouvements boursiers.
Cette formulation est empruntée au vocabulaire des marins – nombre d’entre eux ayant été emportés lors du naufrage de leur navire par une vague scélérate.
Rien ne permet de l’anticiper. Il ne s’agit pas d’un tsunami, ni d’un mur d’eau provoqué par une onde de tempête, ni de turbulences créées par la rencontre de deux forts courants… Non. La vague scélérate se caractérise par une hauteur au moins deux fois supérieure à la majorité des vagues observées dans une zone de plusieurs dizaines de kilomètres et par une énergie cinétique quatre fois supérieure à celle de la vague la plus puissante mesurée sur un échantillon de plusieurs milliers circulant au même moment avec les mêmes conditions de vent. En gros, c’est une vague très rare, inattendue, difficile à analyser, d’une force surprenante et d’une sévérité inattendue.
Pour résumer ce qui précède, une « vague scélérate » surgit de nulle part, frappe lorsque personne ne l’attend et son pouvoir destructeur n’a d’équivalent que sa rareté. Sur nos marchés, les « hausses scélérates » ont une fâcheuse tendance à se multiplier depuis une semaine mais elles ne surgissent pas exactement de nulle part…
◊ Les rumeurs donnent la tendance
Les trois dernières en date (30 et 31 mai puis du 6 juin) avaient toutes comme origine une dépêche d’agence publiée sur Internet faisant état d’une « rumeur » concernant une piste de résolution pour la crise actuelle. Rumeurs qui se sont toutes avérées fausses et semblent relever de la plus pure intox… sauf que le temps qu’elles soient démenties, les indices boursiers ont à chaque fois repris plus de 1,5% et jusqu’à +2,5%… avant de tout reperdre.
Les observateurs dotés d’une âme angélique affirment que dans un marché surinformé et stressé, comme depuis 2008, il est inévitable que des erreurs d’interprétation soient commises, que certaines infos soient mal recoupées, que certains opérateurs sur-réagissent.
Ne soyons pas naïfs. Au cours de l’été puis de l’automne 2011, la plupart des dépêches qui ont fait plonger les indices boursiers en quelques minutes (avant rebond) étaient de fiabilité douteuse, pour ne pas dire d’origine malveillante. Elles avaient toutes comme caractéristique de chercher à faire paniquer les investisseurs lors d’une période de grande vulnérabilité aux mauvaises nouvelles.
Ici, c’est juste l’inverse.
Ce qui nous frappe le plus, c’est que les authentiques informations (rapidement connues de tous) provoquent rarement un décalage aussi brutal des indices boursiers, même lorsque les anticipations sont prises à contrepied. Difficile dès lors d’exclure l’hypothèse d’une manipulation lorsque le marché gagne ou perd 1,5 à 2% en quelques minutes et que les opérateurs « non avertis » (« non-initiés ») découvrent que le mouvement des cours a pour origine une obscure dépêche dont le contenu s’avère plus que sujet à caution.
◊ Le marché, une histoire de mots-clés ?
Pourquoi les robots algorithmiques réagissent-ils de façon modérée à une info vérifiable, et de manière quasi-hystérique à une rumeur dont le plus élémentaire bon sens recommanderait de se méfier ? Comment certains robots identifient-ils certaines rumeurs et pourquoi les jugeraient-ils décisives alors que tant d’autres informations mériteraient en effet d’infléchir les stratégies, dans le sens opposé à celui affiché par les cours ? Tout se passe comme si certains robots attendaient l’apparition de certains « mots-clés » parmi toute la masse d’informations que l’oeil (et le cerveau humain) n’a pas le temps de décrypter pour passer à l’offensive et arracher les cours dans un sens ou dans l’autre.
Quand le CAC 40 prend 45 points en une poignée de secondes comme le mercredi 30 mai entre 12H59 et 13H, ou 20 points à la clôture le lendemain (tandis que le Dow Jones en prenait 50), quelle autre alternative reste t-il aux day traders que de couper leurs positions pour limiter leurs pertes, même s’ils n’ont aucune idée de ce qui provoque le soudain emballement des marchés ?
Et le plus troublant, c’est que les indices boursiers ont bondit de +0,6% en quelques secondes jeudi 7 juin à 12H59 (mercredi 6, c’était exactement à la même minute) sur l’annonce surprise d’une baisse de 25 points du taux directeur de la banque centrale chinoise, la première en quatre ans. Il s’agit-là d’un véritable scoop… Mais la hausse des indices s’avère sans commune mesure avec les 1,5% gagnés le mercredi 30 mai sur la publication d’une rumeur fallacieuse ; étonnant non ?
Il faut souvent plusieurs dizaines de minutes à un gérant travaillant à l’ancienne pour identifier une rumeur (perdue au milieu de milliers d’infos authentiques) et déterminer qu’elle est bidon. Il s’empressera alors… de ne rien faire, sans pour autant oser prendre une position contrarienne.
Les algorithmes ne réagissent eux qu’aux inputs techniques, comme des franchissements de seuil graphique, comme une accélération des volumes ; tous les robots adoptent le même comportement directionnel en quelques millisecondes et le mouvement de cours, même dénué de tout fondement, fait boule de neige.
◊ Des indices à la hausse… pour éviter la baisse
Si j’évoque tout ceci alors que le CAC 40 a repris 180 points (très exactement +6%) sur ses planchers du 1er juin (2 922 points), c’est parce que l’essentiel du rebond ne repose que sur des rumeurs et l’espoir qu’une « solution miracle » tire l’Espagne, la Grèce et l’Europe de ses difficultés. Un miracle est aussi attendu du côté de la Fed. Peu importe le nom qui lui serait attribué, un QE 3 est jugé impératif et incontournable dans les circonstances actuelles. Bernanke n’a pas bougé, jeudi dernier, à ce sujet, mais tout le monde a bien senti « qu’il était prêt à appuyer sur le bouton ».
Une nouvelle mesure « non-conventionnelle » ne résoudra certes pas le problème de la croissance aux Etats-Unis, ni le renflouement des banques espagnoles, ni n’incitera les Grecs à accepter une ou deux décennies d’austérité… mais pourrait empêcher les indices boursiers de valider les signaux techniques baissiers apparus le 1er juin avec l’enfoncement des 3 000 points sur le CAC 40, des 6 250 points à Francfort, des 1 300 points sur le S&P.
Pour l’heure, le CAC 40 est en train de reproduire très exactement le schéma du rebond technique du 23 au 27 avril, entre 3 098 et 3 280 points. Même timing (quatre séances), même écart (+6%), même débordement de la MM20. Si le CAC 40 refranchit les 3 120 points, il se repositionnera au-dessus de son ancien support oblique long terme et pourrait s’ouvrir la route des 3 250 points (50% de retracement de la correction survenue entre 3 600 et 2 920 points)… Mais, une hausse durable peut-elle se développer après qu’un plancher se soit constitué à coup de « hausses scélérates », lesquelles semblent n’avoir eu pour but que d’empêcher l’indice de capituler une bonne fois pour toutes au contact des 2 870 points ?
Rien n’était résolu lorsque le CAC 40 testait les 2 850 points fin novembre 2011. Rien ne l’est aujourd’hui. La seule différence, c’est que la croissance s’évapore dans les émergents… ce qui conduit la Banque of China à baisser ses taux…
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