Russell 2000 : une sous-performance inquiétante

Par Mathieu Lebrun, analyste et rédacteur du service de trading Agora CFD

Baissera ou baissera pas ? C’est la question qui est sur toutes les lèvres en ce début mars. Après l’important rally du début de l’année, les marchés actions ne corrigent guère – enfin, jusqu’à hier (mardi) en fait. Pour autant, comme je le dis à mes abonnés depuis quelques jours, les signaux d’alarme ne cessent de se multiplier. Aujourd’hui, je m’attarde sur le cas du RUSSELL 2000.

• Petit rappel

Le RUSSELL 2000 est un indice de mid/small caps américaines. A l’image de l’indice S&P 500 qui sert de référence pour les grosses capitalisations, le Russell 2000 est donc le benchmark des petites valeurs. Pour vous donner un ordre d’idée, c’est un peu l’équivalent de notre fameux SBF hexagonal – à un niveau bien plus large évidemment.

Pourquoi je vous parle de cet indice aujourd’hui ? Tout simplement, parce qu’il s’est retourné à la baisse… et que ce n’est jamais bon signe !

• Point technique du Russell 2000

Regardez le graphique suivant qui représente l’évolution de l’indice sur une base journalière (graphique en chandeliers) :

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Que voit-on ?

• L’indice est sorti par le bas de son trading range horizontal situé entre 815 et 830 points.
• La MM 20 jours a été cassée.
• Les indicateurs techniques journaliers sont passés baissiers.

La conclusion est donc claire. Il faut désormais s’attendre à une correction plus large vers la région des 770/750 points. Cette région correspond à la fois à des niveaux de Fibonacci (retracements de 38,2 et 50%) mais également à un double support (lignes pointillées, ascendante et horizontale).

• Spread Russell 2000 / S&P 500 défavorable

Pour compléter cette analyse, comparons l’évolution du Russell 2000 (en bleu) face au S&P 500 (en rouge) depuis deux semaines.

Vous constatez une nette sous-performance du Russell 2000 face au S&P 500.

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Cette sous-performance n’est jamais bon signe. En effet, dans tous les « tops » de marché, la situation se répète. L’argent sort toujours des actifs les moins liquides en premier. Si, pour le moment, il continue à se reporter sur les « big caps », les indices américains leaders stagnent malgré tout depuis quelques jours avec des hausses de moins en moins impulsives. La situation reste donc dangereuse car la lecture du risque est aujourd’hui défavorable.

Quand on associe cela à d’autres indicateurs de marché tels que la faiblesse de l’EURUSD, la force du contrat Bund (qui a inscrit de nouveaux plus-hauts en début de semaine), un VIX toujours très bas ou encore des secteurs cycliques qui commencent à sous-performer et cassent leur support (ici celui des matières premières), je prône la plus grande prudence sur les niveaux actuels.

Première parution dans Le Billet du Trader le 07/03/2012.