C’est une irrésistible ascension, dans un marché haussier certes, avec un CAC40 qui peine néanmoins à s’affranchir durablement de la résistance des 5 600 points. Dans le fond du trou en fin d’année dernière, DBV Technologies (FR0010417345-DBV), ex-futur pépite du microcosme des « biotechs » françaises, fait feu de tout bois depuis plusieurs semaines.
Encore en hausse de 4,1% ce mercredi 10 juillet peu après 15h, le titre, qui s’était envolé de près de 18% jeudi dernier, cote actuellement autour de 19,6 €. Ce faisant, il affiche un bond impressionnant de près de 85% à compter du 1er janvier, a ramené son repli sur cinq ans à un peu plus de 3% et se rapproche petit à petit des 25,50 €, son niveau du 19 décembre dernier.
Les investisseurs avaient pourtant très durement sanctionné l’annonce ce même jour par l’initiateur du Viaskin Peanut, un patch high tech destiné à lutter contre les allergies à l’arachide, du retrait (volontaire) de sa demande d’autorisation de mise sur le marché (AMM) aux Etats-Unis, invoquant, de façon assez nébuleuse, un déficit d’information sur les procédures de fabrication et les contrôles qualité du produit susnommé. Le lendemain, l’action s’était en effet effondrée de… 70%. A l’époque, les observateurs avaient quelque raison de douter d’un avenir radieux, considérant le formidable potentiel du marché américain, où le beurre de cacahuètes (introduit au XVIème siècle en provenance d’Afrique), est un véritable « must ». 1,5 kilo de « peanut butter » est en effet consommé chaque année par un adulte aux Etats-Unis…
Trêve de digressions quant aux habitudes alimentaires plus ou moins néfastes pour la santé, DBV Technologies n’en effectue pas moins un spectaculaire retour en grâce, avec il est vrai un newsflow encourageant.
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Goldman Sachs y croit
Désireux de reprendre son destin en main, le groupe biopharmaceutique a annoncé fin juin l’accession du Docteur Pharis Mohideen à la fonction de directeur médical à compter du 22 juillet sous la responsabilité de Daniel Tassé, directeur général. Ci-devant directeur médical chez Millendo Therapeutics, où il a créé et mis en œuvre les stratégies de développement clinique et réglementaire, le successeur du Docteur Hugh Sampson – qui occupait le poste de directeur médical par intérim depuis le début de l’année – peut se prévaloir de deux décennies d’expérience dans l’industrie pharmaceutique. Une pointure.
Plus tôt dans l’année, DBV Technologies avait annoncé qu’il envisageait un nouveau dépôt de dossier d’AMM outre-Atlantique pour le troisième trimestre 2019. Une perspective qui reste plus que jamais d’actualité et qui avait déjà sérieusement gagné en crédibilité à la suite de la publication par le Journal of the American Medical Association (JAMA) d’une étude clinique de phase III (la phase ultime) sur le Viaskin Peanut pour le traitement des enfants de 4 à 11 ans allergiques à l’arachide. « Viaskin Peanut constitue potentiellement une option thérapeutique présentant un bénéfice clinique important », avait alors commenté le docteur David Fleischer, principal auteur de la publication, cité par nos confrères de Cercle Finance.
Le groupe a par ailleurs réalisé une augmentation de capital par placement privé de près de 67 M€ début avril, une opération qui a prolongé la visibilité financière jusqu’au deuxième trimestre de 2020, destinée à préparer la commercialisation du Viaskin Peanut le cas échéant… et qui surtout revêtait un caractère indispensable étant donné l’érosion de sa trésorerie, passée de 122,8 M€ au 31 décembre à 76 M€ à fin mars.
DBV Technologies attend désormais un retour positif de la FDA (Food and Drug Administration) l’an prochain et c’est ce que semble « jouer » aujourd’hui la communauté financière, mais aussi les analystes, à l’image de Goldman Sachs, à l’achat sur la valeur avec un objectif de cours de 25 € et qui évalue à 85% la probabilité d’un feu vert.
Pour l’heure, et avant la publication début août des résultats semestriels, lesquels pourraient être le prochain catalyseur du titre, la capitalisation boursière de la « biotech » est revenue sur des niveaux de 710/715 M€ et est symboliquement repassée au-dessus de celle de Genfit, autre pensionnaire du SBF120.
Si des prises de profits ne sont évidemment pas à exclure, on peut toutefois aussi subodorer une poursuite de la trajectoire haussière sur ce dossier très spéculatif… et qui suscite énormément d’espoirs de natures différentes des deux côtés d’Atlantique.
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