Tout comme la neige sur l’Hexagone avec le redoux survenu lundi, les brasseurs d’argent ont attendu que les volumes d’affaires fondent pour arracher les indices à la hausse au lendemain de la journée des « Quatre sorcières ». Et cela fonctionne de nouveau à merveille car un phénomène récurrent contribue à amplifier les écarts jusqu’à l’absurde.
◊ Rally de fin d’année : autopsie d’une machination
Il est d’ailleurs assez troublant de constater que, comme par magie, lorsque les cours montent les vendeurs disparaissent et au contraire les acheteurs disparaissent quand les cours baissent. Etrange, non ?
Le rally haussier de ce lundi — préfigurant un retracement du zénith annuel des 3 913 points — est survenu malgré une divergence baissière des oscillateurs en daily.
Un tel comportement du marché ne reflète pas une « psychologie » mais plutôt une « volonté » de tirer les cours même si aucun élément d’actualité économique ne le justifie. Pour créer de toute pièce un rally haussier dans des conditions plus qu’improbables, l’effet de surprise est primordial !
Il existe néanmoins un titre du CAC40 dont la hausse ne nous surprend pas. Bien au contraire, c’est sa stagnation depuis la mi-octobre qui nous étonnait. Cette progression spontanée a retenu toute mon attention. Je souhaiterais donc revenir avec vous sur le cas de Schneider Electric.
◊ L’électron libre du CAC40
Alors que l’action s’envolait de +5,5% depuis le 4 décembre, le cours en dollar de cette exportatrice emblématique n’avait pas bougé d’un pouce. Plus stupéfiant encore, début décembre le titre avait même décroché des 78,4 euros en direction des 74,6 euros alors que le billet vert fusait à la hausse passant de 1,515 euro à environ 1,475 euro.
Une telle déconnexion par rapport à un environnement monétaire archi-porteur illustrait parfaitement la prédominance de stratégies indicielles visant à maintenir le CAC40 entre 3 800 et 3 850 points jusqu’à la fameuse séance des « Quatre sorcières ».
Il semblerait que le but poursuivi implique désormais une stratégie visant à propulser le CAC40 vers les 4 000 points avant le 1er janvier. S’agit-il là d’une dernière « panique à la hausse » avant que ne se mette en place un dispositif contrarien ? Un scénario que nous rencontrerons certainement lorsque les opérateurs se retrouveront mécaniquement acheteurs début janvier.
◊ De belles perspectives 2010…
Dans l’hypothèse de l’orchestration d’une hausse artificielle court terme, Schneider Electric se distingue de la majorité des autres valeurs qui « montent avec la marée ». Cette entreprise devrait enfin profiter en 2010 du déblocage progressif des fonds prévus dans le cadre du plan de modernisation des infrastructures américaines. En effet, ce réseau de distribution d’électricité compte parmi les plus obsolètes et les plus inefficaces — en termes de déperdition d’énergie — du monde occidental !
Schneider Electric figure parmi les fournisseurs incontournables du gouvernement américain. De ce point de vue, cela devrait permettre au groupe d’obtenir des contrats d’équipement en haute tension et en régulation du courant sur des durées couvrant la prochaine décennie.
◊… qui se confirment avec l’analyse technique
Le signal graphique bullish sur Schneider Electric apparu cette semaine se double donc d’un soutien de type fondamental.
Après une semaine de stagnation autour d’un cours pivot de 77,5 euros — notamment les 16 et 21 décembre durant toute la séance –, Schneider Electric déborde les 78 euros. Ce qui valide donc définitivement la sortie par le haut d’un triangle haussier avec les 84 euros — zénith du 19 mai 2008 — ou les 84,50 euros — résistance du 27 mars au 21 avril 2008 — en ligne de mire.
La « règle du balancier » entre 70 euros et 78 euros induit même un potentiel de hausse jusque vers 86 euros. Les raisons de miser sur le scénario d’un titre Schneider Electric survolté sont donc plus que solides.