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Tous les jours, et dès 16h00 au 0899 88 20 36* Philippe Béchade analyse pour vous les marchés, les rumeurs qui animent les salles de trading, et vous propose SA stratégie pour profiter ou contrer les mouvements boursiers
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Ah, par Zeus, le vote de l’austérité en Grèce s’est déroulé sans anicroche, la planète est donc sauvée et les marchés respirent… Mais le plus gros morceau reste à venir : la dette américaine.
Et là, c’est un plan de sauvetage grec de 120Mds$ chaque mois qu’il faut à l’Amérique pour éviter le constat de sa faillite. Même si un défaut partiel sera très certainement évité d’ici le 2 août prochain, les Etats-Unis ne sont pas prêts de s’engager dans un plan d’austérité à la grecque ou à l’irlandaise.
◊ A quand le Jour du Jugement Dernier ?
Le pays vivra à crédit jusqu’à ce que quelqu’un décide qu’il est déraisonnable de lui prêter d’avantage. Ce jour-là, mieux vaudra ne pas détenir de dollars ou facturer ses produits dans cette devise ! Nous ne connaissons pas la date du Jugement Dernier mais le diable doit bien avoir sa petite idée sur la question.
L’alerte pourrait bien venir de Grande-Bretagne. Ce pays fait peu parler de lui mais c’est un laboratoire avancé de ce qui attend l’Amérique (bulle immobilière oblige). La City se dit à peu près convaincue que le taux directeur de la Banque d’Angleterre (BoE) ne bougera pas des 0,5% avant 2013. Bigre ! Une dette qui enfle, une récession qui se creuse, un risque de défaut qui augmente… et les créanciers se font royalement rémunérer à hauteur d’un demi-pourcent.
Les stratèges assènent un argument imparable : c’est soit ce rendement négatif – inflation déduite – soit la faillite ! La Grèce qui s’expose de longue date au même péril a beau bénéficier d’argent quasi gratuit auprès de la BCE, le rendement des taux à 2 ans s’est envolé jusque vers 30% (il est encore de 0,5% sur la même échéance aux Etats-Unis).
La valorisation actuelle des marchés actions repose sur le postulat que ni la Fed, ni la BoE ne relèveront leurs taux directeurs avant que leurs créanciers rendent l’âme, mortellement intoxiqués pas les créances douteuses qu’ils engrangent chaque mois.
D’où le télescopage de deux discours diamétralement opposés :
- soit les actions ne sont pas chères – à condition que les bénéfices continuent de croître durant 10 ans au rythme de 2010… (on a le droit de rêver) ;
- soit elles sont carrément hors de prix dans un contexte de tension sur les marchés obligataires.
◊ A la recherche d’un nouveau Benchmark économique et boursier
Nous avons beaucoup étudié les indices asiatiques, US et européens dans nos derniers articles… Certains d’entre vous nous reprochent de ne considérer que la généralité, ne prenant pas en compte la chute du secteur bancaire ni la surperformance de leurs valeurs cycliques favorites. Ce serait comme de mettre une mauvaise note à un grand restaurant parce que le pâtissier n’a pas été très inspiré en créant de mille-feuille de subprime à la sauce AIG.
Eh bien, zappez le dessert et vous ferez un repas mémorable et sans fausse note ! Au menu des plus fortes hausses cette année, nous avons beaucoup de valeurs industrielles et cycliques. Il nous fallait choisir parmi celles qui figurent à la carte en toute saison et se déclinent aussi bien en entrée qu’en plat de résistance, de façon à ne pas juger du « tout » sur la foi d’un heureux (ou d’un mauvais) concours de circonstances.
Nous avons donc cherché LA valeur qui constitue le meilleur benchmark. Nous nous sommes mis en quête d’un titre à la fois cyclique mais diversifié (produits de base, produits finis, distribués aussi bien auprès des professionnels que du grand public), présent sur les cinq continents et disposant d’une position de leader sur la plupart de ses marchés (ce qui lui confère un vrai pricing power). Et, enfin, qui ne bénéficie pas d’une béquille fiscale temporaire comme le secteur automobile.
En d’autres termes, une sorte de mouton à cinq pattes, paré de toutes les vertus qui plaisent au marché. Nous avons finalement trouvé ce cygne noir et, il a en plus une qualité qu’aucune autre valeur ne peut revendiquer : une histoire vieille de 350 ans – soit une véritable éternité au regard d’étoiles filantes qui ne figurent parfois que quelques mois au sein des indices de référence.
◊ Le baromètre avancé de ce qui nous attend
Il s’agit, vous l’avez probablement deviné, de SAINT-GOBAIN (FR0000125007–SGO). C’est la valeur qui reflète peut-être le mieux la conjoncture mondiale, pas celle de notre seul Hexagone, ni celle des seuls BRICS, ni de marchés matures comme l’Europe ou les Etats-Unis.
SAINT-GOBAIN est présent presque partout dans le monde et exerce divers métiers, parfois très éloignés de ceux d’origine puisque les métiers du verre ne représentent que le quart de l’activité du groupe tandis que la distribution de matériaux de construction pèse pour 43% dans son chiffre d’affaires.
En observant le graphique sur les dix dernières années, il est facile de se remémorer que les années fastes de SAINT-GOBAIN ont coïncidé avec le boom de la construction aux Etats-Unis, en Chine et, plus près de nous, en Espagne. L’Asie a pris le relais des pays où la bulle immobilière a explosé, mais elle ne pourra pas tenir toute seule contre la tension des taux orchestrée par Pékin, Dehli ou Brasilia.
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Autrement dit, SAINT-GOBAIN pourrait constituer le baromètre avancé des anticipations de croissance dans les BRIC et de signal d’alarme si les commandes de matériaux commençaient à chuter dans l’empire du Milieu – et également en Europe (41% du chiffre d’affaires) où l’impact direct de la demande des particuliers est plus décisif qu’ailleurs.
Les actionnaires de SAINT-GOBAIN ont eu chaud tout au long de la seconde quinzaine du mois de juin : le titre vient de reprendre successivement appui sur les 40,4 euros avant de rebondir au-delà des 43,73 euros (MM100) en 48 heures. Le débordement de ce palier a débouché sur le test de la MM50 qui gravite vers 44,4 euros et coïncide avec la résistance oblique baissière de court terme : tout cela se joue dans un mouchoir et ne peut intéresser que les day traders qui jouent le titre via les CFD (sinon de tels écarts sont de peu d’intérêt en SRD, voire inexploitables).
◊ Une tête-épaule gigogne pour annoncer un potentiel de repli de 20% : symbolique des marchés !
Le principal intérêt technique qu’offre SAINT-GOBAIN, c’est cette configuration en double tête-épaules. Deux têtes-épaules gigognes en quelque sorte !
La première, entre mars et juin, est évidente : elle passe par les 46,4/47,6/46,4 euros, comme je vous l’ai indiqué en rose sur le graphique, avec une ligne de cou qui passe sur les 43,60 euros.
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J’ai indiqué en bleu la seconde, en formation. Mais nous la voyons mieux sur un graphique en données hebdomadaires (ci-dessous) : une E/T/E serait donc en train de se constituer autour des 44/47,6/44 euros. Elle induit un objectif à 35 euros – le plancher du 1er décembre 2010 – en cas de rupture.
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Ces têtes-épaules gigognes traduisent le même phénomène : une perte d’influx haussier et une prise de contrôle de la tendance par les vendeurs, un bref revirement à la hausse (rachats de shorts, bon indicateur conjoncturel) avant une franche cassure du support moyen terme.
Le détonateur fut le renoncement (l’échec) de l’introduction en Bourse de la filiale VERALLIA (qui a produit 25 milliards de bouteilles et pots en verre en 2010, soit un chiffre d’affaires de 3,6Mds€) pour cause de conditions de marché jugées défavorables. Une surprenante décision alors que SAINT-GOBAIN se félicitait même de l’intérêt des institutionnels et des particuliers, tandis que les analystes clamaient avec ardeur leur foi dans la poursuite de la croissance des débouchés en Asie.
SAINT-GOBAIN espérait en retirer 800 millions d’euros : la raison du report sine die serait finalement le poids de la dette plutôt que la trop grande volatilité de la Bourse.
Dette, ralentissement économique, versatilité des marchés, désintérêt des investisseurs pour les IPO… toutes ces thématiques vont dans le même sens depuis début mai : celui d’une correction indicielle majeure si les planchers de la mi-mars sont enfoncés.
Et SAINT-GOBAIN constitue certainement l’exemple le plus lisible, tant d’un point de vue technique que symbolique parmi les valeurs du CAC 40 et même au sein des industrielles de l’Eurotop 100. Jusqu’aux 35 euros. Il y a 20% de risque de repli.
*1,35 euro par appel + 0,34 euro / minute.
Depuis la Belgique : composez le 09 02 33110, chaque appel vous sera facturé 0,75 euro / minute.
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