Le transporteur frigorifique est touché de plein fouet par le ralentissement de la conjoncture et surtout par la baisse de la consommation alimentaire en France en comparaison avec 2013. Car oui, la consommation alimentaire est en baisse au premier semestre 2014 par rapport aux 6 premiers mois de 2013 : en France, au premier semestre, elle a chuté de -0,8%, ce qui est plus qu’en Italie (-0,7%) ou qu’en Espagne (-0,1%).
Et dans ce contexte morose, si Stef (FR0000064271) ne s’en sort pas trop mal… les résultats semestriels sont évidemment un peu mous : si le chiffre d’affaires est globalement en hausse de 5,9% (surtout tiré par les activités Transport, Logistique et « Autres activités européennes »), c’est surtout la rentabilité qui pèche et que le marché a sanctionnée. Son résultat opérationnel recule de 12,2% à 28,2 millions d’euros et son résultat net de 20% à 14,8 millions d’euros.
Pourtant, tout n’est pas noir pour le groupe.
D’abord son free cash flow a encore été négatif sur le premier semestre mais à hauteur de 45 millions d’euros contre 80 millions d’euros sur les 6 premiers mois de 2013. De même si le gearing reste élevé – ce qui est classique dans ce genre de métiers – il a baissé de 134% à 125% et les charges financières de 7,2 millions d’euros ne représentent « que » 25% du résultat opérationnel…
Donc le groupe poursuit son avancée avec des acquisitions hors France (fin août par exemple de Speksnijder Transport, un spécialiste européen de la logistique du froid avec un ancrage en Europe du Nord) puisque c’est principalement en dehors de l’Hexagone que Stef génère de la valeur.
En fait, si le titre a baissé de plus de 35% depuis son plus-haut de mai, c’est à cause d’un contexte général de défiance du marché vis-à-vis des mid et small caps. Car, avec un PER de 12, le titre est redevenu attractif… mais peu importe aux investisseurs : j’ai l’impression qu’ils ne regardent plus que les blue chips.
Les investisseurs institutionnels commencent à se dégager de ces petits dossiers qui avaient jusque-là plutôt bien résisté (le CAC 40 perd plus de 5% depuis le début de l’année alors que le CAC Small reste encore positif de 1%). C’est par exemple le cas de la société espagnole Bestinver qui a franchi à la baisse les 10% du capital du groupe et ne détient désormais plus que 6,9% du capital.