Une voix dissidente vient de se faire entendre au sein de la BoJ (Banque Centrale du Japon) ce matin et qui gâche le plaisir de la dégustation le 1er bon chiffre économique nippon de l’été (l’indice mensuel Markit/Nikkei des directeurs d’achat grimpe à 53,7, contre 51,2 en juillet).
Le dissident – heureusement un cas unique au sein de la BoJ ! – s’appelle Takahide Kiuchi et il vient de déclarer que « le taux d’inflation japonais serait actuellement coincé près de zéro et qu’il est peu probable qu’il puisse atteindre 2% dans un avenir prévisible, ni même d’ici 2017 », ce qui constitue un parfait contrepied des anticipations du patron de la BoJ, Haruhiko Kuroda.
Takahide Kiuchi ne décèle « aucun changement significatif dans les perspectives de revenu réel » et pronostique que « le sentiment du consommateur restera négativement affecté. »
Il renforce la conviction de certains économistes qui constatent que l’économie nippone s’est contractée d’avril à juin et que cette tendance se confirme cet été en raison de la faible consommation et des exportations. Il juge donc l’estimation d’une croissance de +0,5% de la BOJ trop optimiste du fait du ralentissement économique de la Chine et de son impact négatif sur la production et l’emploi dans le secteur manufacturier.
Takahide Kiuchi se montre également sceptique sur la « reprise » de l’investissement des entreprises, lesquelles se montrent désormais très prudentes vu la dégradation généralisée de la conjoncture en Asie et l’épidémie de dévaluation des devises des pays concurrents du Japon.