Lors d’un précédent profit warning lancé par Zodiac (FR0000125684) le 20 mars dernier concernant des retards de production dans sa division « sièges d’avions », le titre avait plongé de -13% en séance avant de la terminer sur un repli de 4,7%.
La sanction avait été jugée « rude » puisque Zodiac Aerospace était presque victime de son succès et avait du mal à faire face à l’intensité du flot de commandes, tandis qu’un nouveau modèle de siège était en attente d’homologation.
En ce mercredi 16 septembre, le problème des retards de livraison revient sur le tapis: bien que les commandes non satisfaites soient en nette régression (des deux tiers par rapport à mars), le titre s’effondre cette fois-ci de 23%, sous les 22€, et même 21,6€, un cours qui n’avait plus été approché depuis le 19 septembre 2013.
Deux années complètes de hausse totalement effacées alors que l’entreprise fait des profits réguliers qui se chiffrent en centaines de millions d’euros (certes il y a eu une petite baisse de régime en 2014) et devrait accroître son dividende en 2016.
Maintenant que le titre dévisse, les analystes s’empressent de « défoncer » Zodiac et de fournir aux vendeurs à découvert toute la panoplie de justifications habituelles : « espoirs déçus », « manque de rigueur dans l’exécution », « communication défaillante », « prévisions trop floues et incertaines ».
Que du « bla-bla », du jugement de valeur, pas d’argumentation démontrant que les résultats sont calamiteux (ce qu’ils ne sont absolument pas) ou pourraient le devenir.
Pas le moindre égard pour un carnet de commande record couvrant plusieurs années d’activité, de nouvelles lignes d’équipements pour les avions à forte valeur ajoutée (comme les coffres à bagage, les panneaux isolant les cabines, etc… et pas seulement des sièges d’avions) qui lui garantissent le maintien de son leadership auprès de Boeing comme auprès d’Airbus.
Avec une chute de plus de 23%, c’est pratiquement 1,5 Mds€ de capitalisation boursière qui est parti en fumée en deux heures alors que le recul des profits anticipés (verdict en novembre) porte sur quelques dizaines de millions d’euros.
Mais peut être que Deustche Bank qui fait un « bon mot » en évoquant des « turbulences », ou JP Morgan qui abaisse brutalement son objectif de cours à 23€ contre 29€ (histoire de coller à l’évolution du titre) sait quelque chose en plus que nous ne savons pas : si vous avez le moindre doute de cet ordre, alors mieux vaut vous abstenir et boucler votre ceinture en prévision d’un prochain trou d’air.