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Analyste et rédacteur spécialisé sur les small caps
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Fin juillet, j’ai participé à une table ronde dans MoneyWeek et je livrais mes prévisions pour les prochaines semaines. Le CAC 40 était autour des 3 700 points, et le CAC Small était autour des 7 200 points. Voici ce que je disais alors :
« Mon sentiment de marché est que le CAC 40 pourrait encore glisser de l’ordre de 10 à 12% avant de rebondir… C’est-à-dire que l’on pourrait descendre jusqu’à 3 250 points, avec une franche reprise. »
De toute évidence, je n’étais pas assez pessimiste.
_______________________________Pour vous aider dans vos trades________________________________
ATTENTION DANGER !
Depuis le 1er juillet, le CAC a plongé de 20,1% : le problème de la dette publique est loin d’être résolu…
Pourtant malgré la crise et grâce à la mise en place de la stratégie couverture de notre spécialiste Simone Wapler, un petit groupe d’investisseurs a pu passer à travers les gouttes. Résultat : des gains de 29% et 42%… en pleine débâcle.
Découvrez ici l’analyse et la stratégie Simone Wapler.
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Il s’est passé ce que vous savez : l’indice CAC 40 n’a cessé de glisser pour passer brièvement sous 2 900 points le 11 août avant de se stabiliser autour des 3 200 points. L’indice CAC Small est désormais autour des 6 300 points, avec un plus bas, le 11 août à 6 007 points. A ce jour, il a perdu donc près de 8% — alors que le CAC 40 a perdu 13,5% entre la fin juillet et le 18 août. Les small feraient-elle encore mieux que les grandes valeurs ?
◊ Les small contre les big caps
Hum… pour l’instant, elles se sont bien tenues, mais si la crise se poursuit, elles pourraient très bien sous-performer les indices blue chips*. Voici ce que j’expliquais dans mon analyse :
« Les small caps devraient aussi continuer à baisser dans une réelle déconnexion avec les grosses capitalisations. L’ère de la surperformance des small est pour moi révolue, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de belles opportunités. Car les gérants risquent, au cours des prochains mois, de continuer à vendre massivement des titres surcotés et croyez-moi, il y en a.
Il ne s’agit pas simplement de la bulle sur les medtechs, avec des valorisations qui n’ont rien à voir avec la logique financière. Regardez STENTYS […] : la capitalisation vaut 100 fois son chiffre d’affaires. Et trouvez-vous logique que ST DUPONT se paie un PER de 62 alors qu’il dégage une marge nette de 5% ? […].
Les corrections risquent de continuer pour ces valeurs dites ultra-spéculatives […]. Une évolution assez logique dans la mesure où, dans les périodes troublées que nous vivons, l’onde de choc touche en dernier les petites capitalisations. Les gérants se délestent en effet, dès le début, de leurs valeurs les plus liquides, puis sortent leurs lignes moins liquides si la crise se prolonge. »
Tenez par exemple, je vous avais expliqué dans ces lignes que l’indice Alternext surperformait les autres indices car il était tiré justement par l’explosion de titres ultra-spéculatifs, et qui pesaient lourd dans la pondération de l’indice.
Et pour cause : je vous disais pas exemple que CARMAT pesait 11,8% dans Alternext : « Donc vous pouvez imaginer au quotidien l’impact des variations de CARMAT sur l’indice : le 3 juin dernier, le titre a gagné 40,4% dans la journée, et Alternext a gagné 3,1% en une seule séance. »
Eh bien c’est aussi valable à la baisse : depuis fin juillet, CARMAT a perdu jusqu’à 58% ; Alternext a perdu plus de 15%. Soit environ la perte du CAC 40 sur la même période.
Il n’y a donc plus vraiment de surperformance des small caps. Elles risquent de poursuivre leur chute mais… MAIS, cela créera bien évidemment de formidables opportunités de rebond.
◊ Des mid caps redeviennent small… créant ainsi un potentiel de rebond important
Les gérants que j’ai eus au téléphone ces derniers jours sont beaucoup plus sélectifs dans leurs choix d’investissement et ne se placent que sur des dossiers à très forte visibilité. De nombreux franchissements de seuil à la baisse ont d’ailleurs été constatés durant l’été.
Prenons par exemple VET AFFAIRES. Le spécialiste de la distribution de vêtements et d’accessoires à prix discount a vu son actionnariat évoluer avec le passage sous les 15% d’Amiral Gestion, une société de gestion spécialisée sur les small et mid caps. L’action VET AFFAIRES a perdu 20,2%.
CAFOM, le spécialiste d’équipements de la maison, voit de son côté KBL passer sous le seuil des 5% et perd 19% en un mois.
Un autre effet est que la purge a repassé la capitalisation de nombreuses valeurs sous les 150 millions d’euros (mero). Elles retrouvent ainsi un statut de small caps — et non plus de mid caps. C’est ainsi qu’HI MEDIA, en perdant 11%, revient à une capitalisation de 142 mero !
ETAM abandonne 18% malgré un positionnement important en Chine où la croissance reste vive et ne pèse plus que 149 mero…
◊ Les gagnants et les perdants
Retour maintenant sur les gagnants (ils sont rares) et sur les perdants (ils sont nombreux) de l’été…
◊ Les perdants
Je vous ai souvent parlé — et j’en ai eu de nombreux commentaires négatifs sur les forums — de la bulle des medtechs. Il me paraissait absolument incroyable de payer des entreprises quelques centaines de millions d’euros alors qu’elles ne réalisaient pas encore de chiffre d’affaires.
Ces valeurs ont payé un lourd tribut à la baisse comme je vous l’ai dit. Si l’on excepte le recul très net de ce secteur — dû à des survalorisations manifestes –, tous les secteurs ont été touchés par la chute. Les investisseurs ont surtout vendu les sociétés dont le newsflow était loin d’être convaincant avec des perspectives sombres. Car la période actuelle ne laisse plus de place au doute.
Confrontés à des rachats et à une baisse des valeurs liquidatives de leurs fonds, les investisseurs ne peuvent plus faire des paris sur des sociétés aux profils trop risqués. Exit donc DaneElec (-30%), le spécialiste des mémoires DRAM, confrontée à une déflation dans son secteur.
Exit également SAFETIC (-31%), HOLOSFIND (-24%) ou encore GENERIX (-31%), un éditeur de logiciels en proie à des problèmes financiers qui projette une augmentation de capital.
CESAR, dont j’indiquais que la récente augmentation de capital était celle de la dernière chance, a finalement été placé en redressement judiciaire avec une période d’observation de six mois. Le spécialiste des masques et cotillons reste suspendu de cotation et son avenir s’annonce sombre.
Et dans ce contexte, de telles nouvelles ne pardonnent pas.
◊ Les gagnants
Par contre, il y a eu de bonnes surprises. La vedette incontestable de l’été se nomme KINDY. Le spécialiste des chaussettes a réussi un redressement spectaculaire. Le groupe, dont le bénéfice net a quadruplé au premier semestre, prévoit un résultat net largement bénéficiaire sur l’ensemble de l’exercice 2010-11. L’action gagne 33% en un mois, ce qui est un exploit ! Mais les investisseurs n’avaient pas pris en compte la recovery sur ce dossier.
Belles performances également d’ARTPRICE.COM (+12,6%) (je ne m’y attendais pas) ou encore de LA CIE (+11,7%). Le spécialiste des périphériques de stockage était tombé fin juillet à une capitalisation de 72 mero contre 107 mero actuellement. Or, sa trésorerie nette est de 51 mero. Il était donc normal que le titre rebondisse assez vite…
Donc, si je m’attends à ce que les small caps subissent tout aussi fortement que les blue chips les turbulences de marché à venir, je sais qu’il y a de très belles opportunités à jouer, même en ces temps difficiles. Il faut se tourner vers des valeurs qui ont un newsflow positif, des projets qui tiennent la route, des finances très saines, et dont l’activité ne fléchit pas. Une perle rare ? Peut-être en ce moment.
* blue chip : Sont considérées en général comme une blue chip (ou valeur phare), les 100 premières entreprises cotée en Bourse et qui sont réputées pour être des valeurs sûres.
Première parution dans Small Caps Confidentiel le 19/08/2011.
1 commentaire
[…] purge est sévère et comme je ne cesse de l’expliquer, la déconnexion n’a pas eu lieu entre small et big caps. Les investisseurs ont vendu avec précipitation des titres, non pas parce qu’ils déçoivent […]