D’ailleurs, sont-ce de vrais démentis ?
Décryptons par exemple les dénégations de James von Moltke, le CFO (directeur financier) de la Deutsche Bank : « Nous sommes constamment étonnés par ce qui passe à travers les filtres des rédactions et qui paraît dans la presse ».
Est-il juste étonné du « rendu » de l’information (qui serait un peu éloigné de la réalité des faits parce que le plus grand secret entoure naturellement les « discussions informelles ») ou dénonce-t-il des articles dénués de fondement ?
L’art de la fuite pour tester le marché
Il se garde bien d’accuser la presse allemande d’intoxiquer les lecteurs avec des fake news. Il sait que les journaux en question sont « bien renseignés » : il s’agit du quotidien Handelsblatt (qui évoquait hier un possible rapprochement avec UBS) et Der Spiegel (qui évoquait un rapprochement avec Commerzbank).
Sur un sujet aussi sensible que la « DB », faire fuiter des rencontres secrètes, des rumeurs de tractations, cela présente un triple intérêt : c’est facile à démentir (mais la DB ne le fait pas), cela entretient l’idée que le dossier Deutsche Bank peut intéresser des partenaires bancaires (donc rien n’est perdu, il y a matière à discuter), enfin, cela permet de jauger l’humeur des marchés et leur évaluation d’une possible « opération » (si c’est très négatif, on oublie et on passe à autre chose).
En réalité, Deutsche Bank est une sorte de cadavre stellaire de type « étoile à neutron » (quasiment un trou noir) : tout ce qui s’en approche de trop près risque de finir désintégré… mais de loin, elle donne l’illusion de déborder d’énergie.
Deutsche Bank : la banque « Too big to fail » est à la manœuvre !