Par Cyrille Jubert
VIVENDI UNIVERSAL (FR0000127771) a été l’un des plus beaux soufflés de la bulle internet sous l’impulsion de Jean-Marie Messier. Le parcours de cette action est très proche de celui de FRANCE TELECOM (FR0000133308). Après l’effondrement, VIVENDI a remonté la pente jusqu’au sommet des bourses de 2007, avant d’évoluer dans un canal baissier. L’arrivée de FREE en 2012 a massacré les confortables marges de SFR, or la téléphonie représente 53% du chiffre d’affaires de Vivendi.
Suivant les indices européens, l’action a chuté de janvier 2011 à mai 2012 de 22 euros à 12,4 euros, avant de commencer un rally haussier pour retracer exactement 50% de cette baisse. L’action a alors, à point nommé, heurté l’oblique baissière qui tient lieu de résistance depuis 2007 et commencé un retracement du rally haussier précédent.
Le 17 mars 2013, la société a présenté ses résultats pour 2012 sans que les cours n’en soient affectés. Pourtant, alors que les investissements industriels lourds augmentaient de 50%, l’offre « révolution » de FREE a laminé les marges de SFR.
De ce fait, le résultat net par action de VIVENDI a chuté de 2,09 à 0,13 euros. Le dividende, qui était de 1,40 euros les années antérieures a été ramené à un euro.
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Malgré cela, le titre est resté au même niveau qu’un an auparavant. S’il restait un tant soit peu de logique économique en bourse, VIVENDI devrait très sérieusement corriger.
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L’endettement financier net de VIVENDI, qui était de huit milliards d’euros en 2010, est passé à 12 milliards d’euros en 2011, puis 13,4 milliards d’euros en 2012. Placé sous surveillance négative par Standard & Poor’s, le groupe ne peut pas se scinder — comme il en avait été question — en deux entités, l’une « Télécom », l’autre « médias et contenus ». Dès la parution des résultats semestriels en août 2012, Jean-François Dubos, le président du directoire du groupe, avait annoncé la cession d’actifs pour réduire la dette. Vivendi cherche à dégager six milliards d’euros.
Deux entités proposées à la vente
GVT, la filiale télécom brésilienne détenue à 100% par VIVENDI, avait quatre acheteurs, mais VIVENDI demandant trop cher, les négociations ont échoué.
MAROC TELECOM (MA0000011488), la compagnie téléphonique la plus rentable aujourd’hui, est donc sur le devant de la scène. VIVENDI cherche à céder sa participation de 53%, qui est actuellement valorisée environ 4,5 milliards d’euros, mais le groupe en voudrait six milliards. Les candidats au rachat sont nombreux… mais les négociations trainent en longueur.
L’acheteur sera tenu d’offrir le même prix aux actionnaires minoritaires, ce qui rend l’opération encore plus lourde. ETILASAT (deuxième opérateur au Moyen-Orient), QTEL (opérateur qatari), KT (opérateur coréen qui offre 5,5 Mds), SAUDI TELECOM ou le sud-africain MTN sont sur les rangs depuis mi-décembre. Tout devait initialement être débouclé en avril.
L’analyse graphique de VIVENDI montre deux scénarios possibles
– Un scénario haussier avec une ETEI (épaule-tête-épaule inversée) commencée en avril 2011, qui pourrait amener les cours à 19 euros voire 21 euros… sous réserve de casser l’oblique long terme. L’annonce de la vente de MAROC TELECOM et donc le désendettement du groupe pourraient donner l’impulsion haussière souhaitée par les actionnaires de référence, notamment Vincent Bolloré.
– Un scénario baissier avec une figure inverse commencée il y a 12 mois. Une faiblesse du CAC 40, dûe à aux problèmes bancaires de la périphérie de l’euro, pourrait renvoyer Vivendi vers son support bas à 14,44 euros, puis vers 12 euros. Les résultats 2012 du groupe et son rendement actuel auraient dû renvoyer la cote sur ces valeurs, si une main acheteuse ne soutenait pas les cours.
Quelle que soit la direction, le triangle de compression actuel indique une sortie imminente vers le haut ou vers le bas.
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