Cher trader,
Un de mes collègues américains, Jeff Clark, spécialisé dans le trading sur options, nous a envoyé une petite histoire hier. Il venait de retrouver un vieil ami trader, qui s’était fait… comment dire… « plumer » par le marché. Son histoire en dit long sur le risk/reward et surtout sur la psychologie du trader qui peut se laisser déborder par ses émotions.
Voici la petite histoire de Jeff. Je vous la retranscris telle quelle :
** « Joe est un trader aguerri, qui a un instinct de génie et un esprit analytique affûté. Il aurait rapporté des dizaines de millions aujourd’hui… s’il n’avait pas tout reperdu à chaque fois.
– Tout allait bien… si bien. J’avais eu une année exceptionnelle, j’avais dégagé des performances extraordinaires ; sur des petits trades à chaque fois, mais vraiment, je me faisais beaucoup, beaucoup d’argent. Alors, j’ai misé gros sur un trade ; très gros ; trop gros et… vlan… je me suis fait laminer… Je gagne toujours, tant que je mise petit. TOUJOURS. Mais à chaque fois que j’augmente ma ligne, je me fais plumer. Qu’est ce que je suis censé faire ?
La question était évidemment rhétorique… De toute façon, à ce moment, Joe ne semblait pas prêt à accepter des réponses constructives. Pourtant, la réponse est évidente : continuer à miser petit…
Les grosses lignes sont émotionnellement très difficiles à gérer. Quand un trader mise gros sur le marché, il n’arrive plus à suivre sa stratégie de départ. Il va regarder à chaque seconde la variation des cours, se demandant s’il doit sortir maintenant… se renforcer, couper sa ligne, attendre, moyenner à la baisse… Et là, les émotions prennent le dessus. Or trader avec ses émotions est toujours une erreur.
Certains traders apprennent de ce genre d’erreur… d’autres pas. Mais ceux qui ont tiré les enseignements de leurs pertes vous diront tous les mêmes choses :
1). Verrouillez 90% de votre argent sur des investissements sûrs, de long terme, et visez un rendement de 8 à 10% par an. Bien sûr, 8 à 10% de plus-value annuelle dans les marchés actuels peut vous sembler inaccessible. Mais je vous assure que certaines stratégies — complètement à l’opposé du trading mais basées sur la protection et le rendement de votre capital — s’en sortent très bien.
2). Prenez les 10% restants, et spéculez avec sur des calls ou des puts. Je ne vous parle pas de parier et de jeter votre argent par les fenêtres, mais bien de spéculer.
La spéculation implique de ne se positionner que si le potentiel de gain est bien plus élevé que le risque de perte… et que vous avez mis toutes les chances de votre côté pour que votre scénario se réalise. [Ndlr : Mathieu Lebrun est le pro du risk/reward. Dans 100%Warrants il ne vous conseille que les trades qui ont les meilleures chances d’aboutir. Bien sûr il y a des pertes… mais les gains les compensent largement : +28% sur le put BNP en 3 jours, +25% sur le call PPR en 6 jours et +32% sur le call Dassault System en 24 heures… pour tout savoir, continuez votre lecture
En ayant sécurisé vos 90% et en spéculant avec les 10% restants, vous ne prenez évidemment pas beaucoup de risques. Par contre, le potentiel de profit de votre capital est important. Regardez : si vous faites du 8% de gains sur vos 90%, vous pouvez vous permettre de prendre des risques en spéculant sur les 10% restants. Là ou vous serez très performant, c’est quand vous gagnerez 8 à 10% sur votre capital sécurisé, et que vous ferez quelques 30%… 50%… 100% en spéculant.
3). Ne surpondérez jamais vos trades. Vous ne devez miser que des petites sommes. Ce qui implique que vous devez absolument diversifier les 10% que vous réservez à la spéculation. Ne les mettez pas sur un seul warrant, mais répartissez-les sur 3… 5 warrants différents. Et uniquement ceux dont vous êtes sûr que le scénario se réalisera ! N’oubliez pas qu’un pro n’investit jamais plus de 1% de son capital par ligne ! Sans tomber dans cet excès, restez pondéré.
4). Enfin, pensez à utiliser les warrants pour vous couvrir. Rappelez-vous qu’un des buts des warrants est de réduire votre risque. Vous êtes à l’achat sur des valeurs du CAC40 ? Très bien, couvrez-vous en achetant des puts : comme ça, si le CAC40 monte, vous perdrez certes la prime de vos warrants, mais ce sera bien peu en capital. A l’inverse, si le CAC40 baisse, là, c’est le jackpot : il baissera toujours moins que ce que vous rapportera votre put ! Vous prenez ainsi une assurance inestimable.«
** Je suis sûre que ces quelques règles vous aideront à garder le Nord et à bien gérer vos trades, votre argent. N’ayez pas peur des produits dérivés. Ce sont des outils qui, bien maîtrisés, sont un véritable atout pour vous. Il suffit de suivre quelques règles et surtout, de vous y tenir.
Alors un conseil : écrivez ces quatre règles sur un post-it, collez-le sur votre écran d’ordinateur et LISEZ-LES avant de vous lancer dans un nouveau trade !
Maintenant, Marc Dagher vous explique justement qu’il faut vendre le CAC40. Si vous nous avez bien lu, vous aurez compris l’intérêt des produits dérivés. Vous devez forcément avoir quelques valeurs du CAC40 en portefeuille. Ne les vendez pas forcément : couvrez-vous en prenant un ou deux warrants put CAC40 bien choisis : si le CAC baisse comme prévu, ces puts compenseront largement vos pertes latentes sur vos valeurs !