Que penser du cours du baril en ce début juillet ?
La hausse des quotas de production (d’un million de barils) annoncée le 22 juin dernier a fait bondir les cours, avec un marché qui, après avoir vendu la rumeur, a finalement acheté la nouvelle…
Il faut dire que les sanctions contre l’Iran ou encore les problèmes propres à certains membres (je pense en particulier au Venezuela, aux prises avec une inflation délirante) ne sont pas de nature à réduire substantiellement l’offre…
▶ Donald Trump souhaiterait un WTI moins haut
Cette récente poussée du WTI vers de nouveaux sommets ne fait cependant pas les affaires de tout le monde, Donald Trump en tête. A l’approche des élections de mi-mandat et alors que le gros de la driving season va débuter aux Etats-Unis, rendre indirectement un peu de pouvoir d’achat à son électorat avec une facture à la pompe un peu moins salée ne déplairait en effet pas au location de la Maison-Blanche…
Ce dernier tente donc de mettre la pression sur l’Opep afin qu’elle pèse plus lourdement sur les cours. En début de semaine, le président américain a aussi ouvertement invité l’Arabie saoudite à ouvrir plus grand les vannes de la production, un vœu auquel le premier exportateur mondial d’or noir a accédé.
▶ Un retour vers les 70$ est envisageable
Une inertie haussière a néanmoins maintenu le cours du WTI autour des 75$. L’estimation des stocks réalisée mardi soir par l’API (American Petroleum Institute) a en effet révélé une nouvelle baisse au cours de la dernière semaine de juin. Publiés dans l’après-midi, les chiffres officiels du Département américain de l’Energie plaident eux aussi pour un repli.
Après la chute record de près de 10 millions de barils survenue fin juin, une quatrième baisse hebdomadaire d’affilée des stocks, d’un peu plus de 5 millions de barils cette fois, est cette fois pronostiquée.
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Graphiquement, le WTI est remonté dans le haut de son canal ascendant de moyen terme (visible en bleu clair). Avant-hier, les cours ont laissé une mèche haute d’essoufflement (flèche rouge) à l’approche de cette résistance. Un premier signe d’hésitation qui a ensuite conduit les indicateurs techniques journaliers en situation de surchauffe à court terme, avec par exemple un RSI sur lequel une divergence baissière est apparue (les pointillés noirs).
En ce jour de reprise à Wall Street, j’opte donc pour un biais baissier et attends désormais une correction des cours en direction des 70$. Peut-être à partir de 17h, après la publication des stocks hebdomadaires.
Les PMI de juin s’essoufflent aux Etats-Unis, mais heureusement, il y a le pétrole !