C’est une société pour laquelle j’ai une affection toute particulière et qui est également dans les petits papiers d’Eric Lewin. Nous avons d’ailleurs tous les deux pris part à un déjeuner organisé par sa direction en janvier dernier dans le cadre du lancement d’une augmentation de capital et échangeons régulièrement à son sujet.
Spécialiste des équipements de sport et de loisirs, ABEO (FR0013185857-ABEO) a fait hier après séance un point sur son activité. Le groupe a rapporté avoir dégagé 52,6 M€ de chiffre d’affaires au titre des trois premiers mois de son exercice 2018/2019 (période close fin juin), soit une progression de 18,5% en données publiées par rapport au premier trimestre précédent.
L’activité a été dynamisée par les acquisitions de Meta GmbH, Cannice et Bosan BV. ABEO n’a toutefois enregistré qu’une hausse anecdotique de 0,1% de ses revenus en données organiques et cette quasi-atonie explique en grande partie le repli du titre, qui se déleste de 1,62% à la mi-séance à 36,40€. D’une façon générale, la société a également concédé avoir observé « un allongement du temps de maturation des projets et du processus de mise en œuvre des chantiers et des installations, à l’initiative de ses clients », ce qui ne pouvait qu’incommoder les intervenants…
▶ Un objectif de long terme réaliste
Je trouve toutefois cette sanction boursière exagérée au regard de la vigueur des prises de commande de la société, qui ont grimpé de 36,1% (+19,7% en organique) à 64,2 M€ et de la confirmation des estimations de long terme. ABEO n’a en fait pas varié d’un iota en la matière depuis son introduction en Bourse en octobre 2016 et garde constamment en ligne de mire le seuil des 300 M€ de chiffre d’affaires à horizon 2020.
Un objectif que je crois atteignable étant donné la vigueur de sa politique de croissance externe (le groupe a acquis pas moins de 17 sociétés en l’espace de 16 ans, sans jamais altérer la rentabilité, la marge d’Ebitda ayant même crû de 500 points de base entre l’exercice 2016/2017 et l’exercice 2017/2018 à 9,5%) et son bon positionnement général, avec un savoir-faire à la fois sur les marchés porteurs des équipements sportifs, des vestiaires et de l’escalade.
Société sérieuse, à la structure financière saine et aux fondamentaux solides, ABEO n’est pourtant pas à la noce sur le plan boursier, l’action ayant reculé d’environ 12% depuis le début de l’année. Toutefois, comme il y a deux mois, je reste foncièrement optimiste, d’autant que ses ratios sont très acceptables (avec en particulier un VE/Ebit de 18).
Il y a sans doute ici une belle carte à jouer…