Depuis les attentats du 13 novembre, le cours d’Accor (FR0000120404 AC) est resté stable alors que le groupe hôtelier français est évidement en première ligne face à un risque de baisse du tourisme à Paris. Sébastien Bazin, le patron du groupe hôtelier, estimait d’ailleurs récemment qu’il y avait une réelle répercussion économique depuis les attentats, et anticipait un ralentissement de l’activité de 3 à 4 mois. On ne peut être plus clair… pourtant le titre ne flanche pas. Comment expliquait une telle résilience ? Et ce, alors même que la société hôtelière réalise quelque 28% de son résultat d’exploitation dans l’hexagone, dont 70% en région parisienne. Autrement dit, cette dernière à environ 20% du résultat d’exploitation du groupe.
Un développement désormais surtout international
Il y a fort à parier que les investisseurs saluent surtout la stratégie du groupe et ses récentes opérations de croissance externe. Le géant hôtelier a ainsi mis la main sur 29 hôtels en Europe et poursuit son développement dans d’autres régions du monde. Citons les deux premiers hôtels du groupe en Iran, qui complète sa gamme de 71 hôtels au Moyen Orient, dans 10 pays dont le Qatar, l’Arabie Saoudite et la Jordanie.
D’ailleurs, sur le 3ème trimestre, la hausse notable de 3,4% du chiffre d’affaires n’était pas due à la France – en progression de seulement 1% plombé une faiblesse persistante à Paris – mais bien à l’accroissement de l’activité à l’international, mise à part le Brésil, où la dépréciation du real, couplée à la récession, pèse de tout son poids… Le 3ème trimestre a également vu le groupe français ouvrir 55 nouveaux hôtels, pour un total de 8 443 chambres. La semaine dernière, Sébastien Bazin – en marge de ses commentaires sur la baisse l’hôtellerie à Paris – avait réitéré ses prévisions de résultat d’exploitation annuel, sur l’ensemble de l’année, entre 655 et 675 M€.
Accor bientôt la proie d’une OPA ?
De plus, Accor bénéficie aussi d’un contexte porteur pour ce secteur, en pleine consolidation. Jugez plutôt : il y a à peine un mois, l’américain Marriott International, numéro trois du secteur, jetait son dévolu sur Starwood Hotels et Resort Worldwide pour la modique somme de 12,2 Mds$, donnant au nouveau groupe le leadership mondial dans le secteur. Le nouveau géant aura des positions très fortes dans le très haut de gamme avec des marques prestigieuses comme Ritz-Carlton ou encore Sheraton. Aussi, avec un capital très atomisé, le groupe fait figure de proie dans un secteur où la course au gigantisme passera sans doute par des fusions. Enfin, avec sa hausse légèrement inférieure à celle du CAC 40 depuis le début de l’année, l’action semble bel et bien avoir du potentiel d’autant plus qu’elle se paye sur un PER de 17, ce qui n’est pas excessif pour le secteur hôtelier.