Les défenseurs de l’environnement ont dû s’étrangler… L’Indonésie, pas tout à fait à la pointe en matière d’écologie, a par la voix de son ministre du Commerce Enggartiasto Lukita conditionné hier l’achat de gros-porteurs civils Airbus (NL0000235190-AIR) et Boeing (US0970231058) à l’autorisation pour ces sociétés de construire des sites de fabrication de kérosène à base… d’huile de palme.
Un étrange « deal » étant donné le peu de crédit dont jouissent ces biocarburants de part et d’autre de l’Atlantique. Leur impact environnemental est il est vrai considérable dans la mesure où leur élaboration suppose la destruction de nombreux arbres, ce qui n’est pas sans incidence sur la faune, les orangs-outans en particulier, et sur le réchauffement climatique.
L’Indonésie est toutefois le premier producteur au monde d’huile de palme et son gouvernement est bien décidé à soutenir la filière. De leur côté, les Etats-Unis de Donald Trump, bien qu’ayant imposé pas plus tard qu’au mois d’avril des droits antidumping pouvant atteindre 341% sur les biodiesels indonésiens, se doivent d’appuyer Boeing, d’autant que le géant de Seattle a vu se refermer les portes du marché iranien avec le rétablissement des sanctions américaines contre Téhéran.
Les Etats-Unis auraient déjà dit oui…
Le récent retour en grâce du charbon, corollaire direct de la neutralisation du « Clean Power Plan » instauré par Barack Obama, constitue par ailleurs une preuve supplémentaire du mépris de la Maison-Blanche à l’endroit de la cause écologique.
Aussi est-il finalement logique que Washington a selon M. Lukita répondu « positivement » à la requête de Djakarta. Airbus Group n’a de son côté pas encore réagi.
Mais si l’avionneur européen, quasi-stable en Bourse, pourrait être tenté de lâcher du lest, l’inflexibilité dont fait preuve Bruxelles sur ce dossier depuis déjà plusieurs années – pour le plus grand bien de la planète – risque fort de perdurer.
Un veto de la Commission européenne n’aurait quoi qu’il en soit qu’un impact marginal. Voire quasi-inexistant, quand on sait que la compagnie nationale Garuda, en proie à de sérieuses difficultés financières, a mis ses livraisons en stand-by pour deux à trois ans en octobre dernier...
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