Du jamais depuis 16 ans et le krach des « dot.com » de l’automne 2002 : Altran Technologies a dévissé de -29% dès l’ouverture (vers 8,40€), effaçant d’un coup tous ses gains depuis la mi-juin 2015).
Une véritable panique s’empare des actionnaires suite à la découverte de bons de commandes fictifs représentant un montant de 10Ms$ chez Aricent, sa filiale californienne, acquise pour 2Mds$ mi-2017 (Aricent est un spécialiste de l’intelligence artificielle et des services de design et d’ingénierie digitale, dont le siège est à Santa Clara).
Peut-être que 10Ms$ c’est une somme importante… pour une PME ! Mais le groupe réalise 690Ms$ de chiffre d’affaire, sur les 3Mds$ de l’ensemble formé avec Altran.
Le doute s’installe
La marge d’Aricent de 18,3% est revue de -16,5% à la baisse, à 15,6% à fin juin 2018 : c’est une déception mais l’impact est marginal sur le résultat de l’ensemble Aricent/Altran… en aucun cas de -25% sur la profitabilité globale.
La violence de la sanction traduit donc autre chose : une perte de confiance des investisseurs et la crainte qu’un audit des compte ne fasse découvrir de nouveaux cadavres dans les placards. Quelle est la crédibilité du bilan 2017 ?
Et si Aricent avait artificiellement gonflé son chiffre d’affaire pour se vendre plus cher ? Pour rappel, c’est le fonds d’investissement KKR qui avait piloté la cession d’un bloc majoritaire d’actions à Altran.