Par Vanessa Popineau, pour la Rédaction
Bonne nouvelle ! Le comité de Bâle révise la copie de Bâle III et prévoit un assouplissement de ses exigences en matière de fonds propres pour les établissements financiers. Les bancaires — déjà à la fête lundi suite aux bons résultats des stress tests — ne touchent plus terre. A la mi-séance ce mardi, Crédit Agricole s’envole de +11%, la Société Générale +9% et BNP Paribas +6%… la presse généraliste ne cesse de saluer la performance. Côté face tout va bien…
Mais côté pile, l’envers de la médaille est beaucoup moins reluisant. Philippe Béchade, notre chroniqueur du Téléphone Rouge* a été le premier à s’insurger. « C’EST ENORME ! Le comité de Bâle change les règles et ça change tout ! » m’annonçait-il. Après les stress tests la mascarade continue. Les nouveaux accords de règlementation bancaire prévus par Bâle III ne sont même pas entrés en vigueur qu’ils sont déjà balayés d’un simple revers de main. Fini les bonne résolutions.
Pire encore. Ce revirement de situation nous montre à quel point notre système économique est sous influence. Les banques sont au pouvoir et mènent banquiers centraux et régulateurs financiers à la baguette comme de vulgaires marionnettes. Je ne résiste pas à l’envie de vous faire partager le point de vue de Philippe sur le sujet :
« L’euphorie des places boursières en anticipation ou en réponse aux résultats sans surprise des ‘stress-tests’ — mitonnés aux petits oignons pour flatter les papilles du marché — m’apparaissaient démesurée : les +6% repris en moins d’une semaine étaient pour le moins spectaculaires mais, à la lumière des dernières informations concernant les modifications du projet ‘Bâle III‘, tout m’apparaît soudain plus limpide !
L’intense lobbying des banques a fonctionné. Le Comité de Bâle supervisé par J.-C. Trichet va assouplir sur maints aspects décisifs son projet de réglementation relatif aux fonds propres et aux liquidités des banques — le texte présenté en décembre 2009 est peu à peu vidé de sa substance.
A la fin de l’année dernière, sous l’impulsion du G20 et pour répondre à l’impératif du ‘Lehman, plus jamais ça‘, le comité — composé des banques centrales et des autorités de régulation — avait présenté de nouvelles règles visant à rendre le système financier plus sûr.
Elles furent édictées sous le nom de ‘Bâle III‘ et devaient entrer en vigueur d’ici fin 2012. Elles prévoyaient en particulier que les banques mettraient en réserve une part plus importante de leurs bénéfices pour surmonter des moments difficiles.
Les modifications portent notamment sur le montant des contreparties (ratio Tier one) nécessaires au crédit risque, sur les limites en matière d’endettement ou sur les intérêts minoritaires dans une filiale — ce qui concerne particulièrement le Crédit Agricole qui bondit de +9%.
Depuis la présentation de ‘Bâle III‘, les banques n’ont eu de cesse de tenter d’amoindrir la portée de la réforme, estimant notamment que, pour s’y conformer, il faudrait lever tant de capitaux que la reprise et l’offre de crédit s’en trouveraient mis en péril… rien que cela !
Fermez les portes du casino et voilà l’économie un pied dans la tombe ! En fait, ce n’est pas faux… si la planète finance, c’est Las Vegas.«
Les normes internationales du secteur bancaire n’ont visiblement aucune indépendance et restent tributaires de la volonté des banques. Bienvenue au royaume de la ploutocratie. Un royaume où « les gouvernements et les banques centrales capitulent devant ceux-là même qui ont provoqué le marasme économique dans lequel nous baignons actuellement. »
Et comme le conclut Philippe « ils obtiennent finalement que rien ne change et ruinent notre confiance dans la capacité des Etats à rendre un beau jour les marchés plus équitables et plus sûrs. »
PS : Que nous réserve la séance d’aujourd’hui ? Comment vous positionner pour en profiter au mieux ? Retrouvez Philippe Béchade au 0899 88 20 36* pour une analyse exclusive des coulisses boursières… et des conseils pour y adapter votre portefeuille.
*1,35 euro par appel + 0,34 euro / minute.
Depuis la Belgique : composez le 09 02 33110, chaque appel vous sera facturé 0,75 euro / minute.
Depuis la Suisse : composez le 0901 801 889, chaque appel vous sera facturé
3 commentaires
Bale 4 ou 5 supprimera les réserves des banques, puisque la BCE les financeraient en créant de la monnaie alors pourquoi se soucier … mort de rire… jaune!
A quand la norme européenne d’endettement à 8000% du PIB au lieu des 3% actuels? Après tout on s’éloigne de l’inflation du Zimbabwe alors deflationons, ça fait baisser les prix et on peut faire gober aux électeurs que si les prix baissent c’est que tout va mieux. Après moi le déluge…. quelqu’un n’a pas déjà dit ca?
De toute façon la fin du monde c’est pour le 12 décembre 2012 non????lol
Voir le cours de la SG qui « vole ses clients » dont je suis passer de 30 ¢ à 45 € en quelques semaines pendant que je charge une Mule qui se décharge, il y a de quoi être dégouté non ?
Vous ne vous doutiez pas que les Banques feraient comme d’habitude ce qu’elles veulent ?
Trichet est une marionnette !
[…] Comme attendues les normes prudentielles de Bâle III n'ont finalement pas été si sévères que cela. Après une semaine bien scénarisée pour […]