Zoom sur BIO-UV Group, un spécialiste des systèmes de traitement et de désinfection de l’eau et des surfaces promis à un très bel avenir. A plus forte raison dans ce contexte de prolifération mondiale du coronavirus…
« Raser gratis ». Président-fondateur de BIO-UV Group (FR0013345493-ALTUV), l’une de ces (rares) sociétés cotées à Paris qui a réussi à transformer la crise sanitaire en un vecteur de croissance, Benoît Gillmann n’est pas friand des folles promesses.
Il n’est pas un faiseur de miracles, mais un bâtisseur méthodique et bien instruit de son business. Le dirigeant expérimenté d’une entreprise héraultaise qui a une vraie carte à jouer en ces temps troubles où le Covid-19 joue les troubles-fêtes, démolit la croissance et retarde la reprise. Le patron d’un groupe spécialisé dans la désinfection de l’eau et des surfaces, ce qui n’est pas tout à fait anodin quand un coronavirus potentiellement mortel s’accroche comme une moule à un rocher et sème la zizanie partout dans le monde.
Benoît Gillmann l’assure : « il est plus facile de dézinguer (sic) le coronavirus que d’autres virus lorsqu’il s’agit des UV ». Quant à la pandémie, elle pourrait s’atténuer voire disparaître d’ici deux mois, estime-t-il. Gageons que le dispositif « Bio-Scan », un arsenal complet d’équipements de désinfection de surfaces d’ores et déjà certifié par deux laboratoires indépendants, aura entretemps amené quelques beaux contrats. Séduit l’un ou l’autre géant de l’hôtellerie décidé à mettre les bouchées quadruples pour rassurer ses clients. Convaincu une compagnie de transports en commun désireuse de trouver une alternative crédible à un mode de désinfection chimique dont elle a pu constater qu’il prend un temps certain et, à terme, dégrade les surfaces.
Des marchés en pleine expansion
Lancé officiellement hier, il est en tout cas, excusez du peu, le premier système mondial de désinfection des surfaces certifié pour lutter contre les virus et les bactéries. Pour autant, la division « Surfaces » n’est qu’une branche parmi d’autres, rappelle Benoît Gillmann. De fait, BIO-UV Group a d’abord commencé par développer des équipements pour désinfecter et ôter le chlore des piscines et spas résidentiels ou collectifs (récréatifs ou non), ainsi que des systèmes de décontamination des eaux usées et des eaux de ballast.
Présente sur terre et sur mer, la société est en première ligne sur un marché de la désinfection de l’eau qui pèsera 2,2 Mds$ cette année et 400 M$ de plus à horizon 2023. Un marché qui croît régulièrement dans un contexte de normes et réglementations en matière de qualité de l’eau toujours plus strictes, d’inquiétudes légitimes des industriels face aux dommages des traitements « standard » par chloration et de nécessité impérieuse d’éliminer des micropolluants bien connus pour leur ténacité. BIO-UV Group est aussi un acteur qui compte de plus en plus dans un autre marché, celui des eaux de ballast, évalué pour sa part à 1,65 Md$ par an sur la période 2018/2024.
Bref, en schématisant, le groupe héraultais, fondé en 2000 et labellisé « Entreprise innovante » par Bpifrance, a un bel avenir devant lui, d’autant que, comme le souligne Benoît Gillmann, les technologies et systèmes associés de sa nouvelle gamme « Bio-Scan » « coûtent bien moins cher que n’importe quel protocole chimique ». Et quand bien même la pandémie de coronavirus finira bien par disparaître, la direction a compris qu’il faudra durablement rassurer les passagers des avions, les clients des hôtels – encore eux – et s’attaquer une bonne fois pour toutes à l’épineux sujet des infections nosocomiales, qui pourraient significativement diminuer pour peu que les hôpitaux soient occupés de systèmes abordables et à l’efficacité éprouvée.
Un premier semestre de haut vol et des objectifs annuels réitérés
Lorgnant aussi du côté des revendeurs médicaux, la société espère s’implanter en Asie et aux Etats-Unis moyennant le développement de sa force de frappe commerciale et le recrutement de pointures capables de « vendre » son appréciable savoir-faire. En attendant, elle a publié des chiffres semestriels qui forcent le respect. +57% de chiffres d’affaires en comparaison annuelle à 12,6 M€, +120% d’Ebitda à 1,15 M€, une marge d’Ebitda en progression de 260 points de base à 9,1% et, cerise sur le gâteau, un free cash flow positif à 168 000 €, contre – 67 000 € à la même période en 2019.
Acquise l’an passé et consolidée dans les comptes depuis le 1er octobre 2019, la société écossaise Triogen, qui conçoit, fabrique et commercialise depuis plus de 30 ans des solutions de traitement de l’eau par l’ozone, les ultraviolets (UV) et les systèmes d’oxydation avancée (AOP) pour des applications dans les loisirs, les aquariums et l’aquaculture, s’est par ailleurs parfaitement fondue dans le décor, par-delà les restrictions sanitaires suscitées par la pandémie.
Les perspectives annuelles ont pour leur part été reconduites, ce qui n’est pas si fréquent dans l’univers des smallcaps françaises. BIO-UV Group table donc toujours sur un chiffre d’affaires consolidé de 35 M€ au terme de l’exercice 2020, contre 12,5 M€ en 2018 et 20 M€ l’an passé. La marge d’Ebitda devrait de son côté atteindre les 10%, ce qui représenterait une augmentation de plus de trois points par rapport à 2019. Mieux : l’estimation de revenus à horizon 2024 a été relevée et la direction les anticipe désormais à 60 M€, à la faveur d’une croissance organique toujours soutenue, d’une implantation dans de nouveaux marchés géographiques matures et de l’essor (vraisemblablement inéluctable) de l’activité « Surfaces ».
Le positionnement même de BIO-UV Group fait de cette entreprise une authentique pépite, ce qu’Eric Lewin avait mesuré dès juin 2019 après être venu à la rencontre de Benoît Gillmann, qui lui avait ouvert grand les portes et a mis un point d’honneur à n’éluder aucune de ses questions. Eric a recommandé une deuxième fois d’acheter la valeur un an plus tard dans sa lettre Penny Stocks Winners, qui compile les meilleures penny stocks françaises, et reste foncièrement « bullish » sur ce dossier, en dépit d’une hausse de près de 83% de l’action depuis le 1er janvier. Et pour cause : BIO-UV Group est encore très loin d’avoir épuisé son potentiel (dans tous les sens du terme) et pourrait bien devenir une des premières entreprises mondiales de la désinfection sans chimie.
C’est l’objectif. C’est sans doute aussi sa destinée.