La Bank of Japan, la Banque centrale du Japon, a laissé inchangé son programme d’injection monétaire 600 Mds€ par an (50 Mds€/mois, niveau proche des 60 Mds€ mensuels de la BCE… mais 2,5 fois plus massif à l’échelle du pays) alors qu’aucun des objectifs qu’il était censé réaliser n’a encore été atteint.
En ce qui concerne les prix à la consommation, que ce programme devait aider à faire grimper, c’est un fiasco retentissant puisqu’ils ont reculé de 0,2% en septembre : la BoJ anticipe désormais une inflation nulle sur la période d’avril 2015 à mars 2016, alors qu’elle misait précédemment sur une progression de 0,7% et avait prévu initialement une hausse de +1%.
Sur l’exercice fiscal d’avril 2016 à mars 2017, l’inflation est désormais attendue autour de 1,4%, contre 1,9%.
Fiasco également sur le front de la croissance avec un objectif revu de +1,7% à 1,2% sur 2015-16 et de +1,5% à 1,4% sur l’exercice 2016-17 (la BoJ ne se mouille pas).
La Banque du Japon explique ainsi que le PIB est affecté par la morosité des exportations « dans un contexte de ralentissement des économies émergentes » : autrement dit, la destruction du Yen na pas servi à grand chose.
De même, la consommation des ménages ne redécolle pas, ce qui serait de la faute au « mauvais temps » qui n’incite pas à faire du shopping. La vraie raison c’est le vieillissement de la population et la pauvreté dans les campagnes (phénomène qui m’avait frappé lors d’un précédent voyage au Japon)… Situation critique au point que le gouvernement va mettre en place une enveloppe de 22 Mds€ (équivalent Yen) pour soutenir directement les personnes âgées et les paysans, plutôt que d’amplifier d’autant le « QE » au seul profit du casino financier… avec les résultats économiques consternants que l’on connait. Ce n’est pas nous qui allons nous en plaindre…