Entre le compromis trouvé sur la Grèce, le cessez-le-feu obtenu en Ukraine et surtout le QE de la BCE, le CAC vient d’aligner deux mois de forte progression (pour mémoire : +21% depuis le début de l’année). L’afflux de liquidité promis par Mario Draghi à partir de mars semble bel et bien avoir favorisé une nette surperformance des places européennes.
Il faut dire que la baisse de l’Eurodollar a pesé sur les cours du pétrole depuis le dernier trimestre 2014 mais a évidemment contribué à une nette détente des taux longs un peu partout en Europe.
Aussi, en ce début de mois et en amont de la réunion de la BCE demain, jeudi, je vous propose un petit point de marché « Europe » : combien de temps cette embellie boursière peut-elle encore durer ?
Jouer la Zone Euro à la baisse ?
Après deux mois de hausse d’une amplitude et d’une rapidité assez exceptionnelles, le CAC40 approche de zones cibles importantes. En effet, comme on le voit sur le graphique ci-dessous, le seuil psychologique des 5000 Pts est à portée de main.
Au-delà du caractère « tout rond » de ce niveau de prix, il correspond aussi à l’objectif théorique d’une large figure en tête-épaules inversée ( dite « ETE ») validée en janvier.
Cette cible de Fibonacci est obtenue en reportant l’amplitude de la tête (hausse réalisée durant le 4ème trimestre 2014) depuis le point de cassure de la ligne de cou à la mi-janvier (la flèche à double-sens).
On constate la même chose sur le Stoxx 600, l’indice large européen. Comme vous le voyez sur le second graphique ci-dessous, le franchissement de la ligne de cou, horizontale cette fois, des 350 Pts, a déclenché une accélération avec une cible théorique située sur les 400 Pts : un chiffre rond encore une fois…
Aujourd’hui, je me demande si je dois jouer à la baisse ces indices à court terme, sans attendre la fin de la semaine (c’est-à-dire sans attendre la conférence de la BCE de jeudi ni les chiffres de l’emploi américain ce vendredi). Risqué.
Très honnêtement, à l’heure où je vous écris, je dois bien avouer que mon cœur balance un peu. D’un côté, des poids lourds comme Sanofi (FR0000120578-SAN) ou Total (FR0000120271-FP) peuvent encore progresser – approcher respectivement des 90 € et des 50 € et contribuer ainsi à quelques points de hausse du CAC.
D’un autre côté, de nombreux titres, provenant de segments de marchés cycliques ont déjà largement surperformé depuis le 1er janvier, présentent soit des divergences baissières sur les indicateurs en zone de sur-achat comme Renault (FR0000131906-RNO), soit arrivent dans des zones de résistances évidentes comme LVMH (FR0000121014-MC) ou Safran (FR0000073272-SAF) toutes deux au sommet de leurs canaux ascendants).
Si la première considération laisse envisager l’atteinte directe des 5000 Pts, à l’inverse la seconde me fait dire que le gros de la hausse est derrière nous sur le court terme et que – test immédiat des 5000 Pts ou pas – la correction guette.
À l’heure où je termine ces lignes (mardi midi), je n’ai pas encore tranché sur la question de savoir si « j’y vais » immédiatement ou pas… Mais je vous dis ça très bientôt.
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