Si, comme moi, vous suivez de près l’actualité du CAC40, des small et mid caps, et plus largement des marchés financiers, vous connaissez cette période particulièrement propice aux prévisions boursières; ce moment où une année touche à sa fin alors qu’une autre est sur le point de lui succéder.
Le jeu de dupes des prévisions annuelles
Les journalistes en sont friands et chacun, armé de son micro, stylo, bloc-notes et autres dictaphones, s’en va battre la campagne financière en quête de grandes révélations à publier dans leurs colonnes. Actions, indices (CAC40), secteurs, tendances… sur quoi miser cette année ? Telle est la grande question que tout le monde se pose.
Dans l’ensemble, analystes et gérants ne se font pas prier et se plient bien volontiers à l’exercice. Mais ne vous y trompez-pas, cela n’est qu’un jeu de dupes. A vrai dire, les médias s’offrent, sans effort aucun, du contenu à publier et donc des clics faciles. Les analystes, pour leur part, reçoivent un peu de visibilité médiatique. Ni plus, ni moins. Et vous ? Eh bien vous, vous êtes potentiellement les dindons de cette mauvaise farce.
Pourquoi ? La réponse est toute bête : les gérants et les analystes ont une boîte à faire vivre. Pour ce faire, ils doivent garder leurs clients et en gagner de nouveaux… Et, dans cette perspective, quoi de mieux que d’occuper le terrain médiatique? Mais, attention, on reste positif. Il serait en effet malheureux de faire peur en anticipant une baisse des marchés. Qui aurait raisonnablement envie d’investir avec de sombres perspectives ? Personne.
Un CAC40 à 6000 points (et au-delà !)
Tenez, il y a quelques mois, j’étais invité à un débat télévisé. Les marchés étaient nerveux et Trump et Kim Jong-un en plein bras de fer. Avant d’entrer sur le plateau, l’un de mes interlocuteurs, gérant d’une grande banque parisienne, me glisse dans l’oreille qu’il était, à titre personnel, baissier sur 2018 : « Cette année, je short le marché. J’ai acheté des puts. »
L’émission commence, son discours change. Il est très optimiste. Bien évidemment, il adopte la posture tenue par la banque pour laquelle il travaille. D’ailleurs, vous l’avez peut-être constaté, la plupart des professionnels sont plutôt bullish pour 2018. Le CAC 40 devrait donc rallier les 6 000 points. On pinaille plus sur le timing. Pour Edmond de Rothschild AM le seuil sera atteint en cours d’année. On ne peut pas faire plus vague… Plus précis, Amundi table sur le T1 et Swiss Life Banque Privée sur le T2.
Je vous encourage donc, cette année encore, à bien vous retrancher derrière votre esprit critique. Ne faites donc pas trop attention à ce genre de prévisions – qu’elles soient optimistes ou pessimistes d’ailleurs. Comme je le dit souvent, peu importe l’orientation que prendront les marchés, il y aura toujours des opportunités. Il faut simplement savoir les repérer. Et, ne vous inquiétez pas, je suis là pour ça. [Si vous voulez, vous aussi, faire profiter votre PEA de mes conseils, c’est par ici !]