Le premier titre qui m’est venu à l’idée pour illustrer cette semaine sur la cote parisienne se réfère à un célèbre film avec Jean Gabin. Son titre me semble également de circonstance au regard des graves dégradations commises dans la capitale en marge du mouvement des gilets jaunes samedi dernier, en espérant que les craintes de l’exécutif de violences plus graves encore ce week-end ne soient pas validées par les actes. Passons.
Du rififi à Paname. Dans ce film, Paulo les Diams, qu’incarne Jean Gabin, est un chef de gang. Plus précisément, c’est lui qui fait les lois qui l’arrangent sur son territoire. Ces lois, il veut les imposer à tout le monde, à ceux qui font partie de la bande, mais aussi aux autres.
Sauf qu’un jour, une bande rivale menace son business en se préparant à refourguer à tous les quidams de la planète un nouveau produit imbattable (nom de code 5G). Alors Paulo se fâche et profite d’un moment d’inattention pour capturer un otage qui n’est autre que la fille d’un (très) célèbre chef de tribu qui joue pour le camp adverse.
Avec ce « levier », il espère bien pouvoir négocier serré et obtenir des concessions, voire un retrait des hommes de main de la bande rivale pour pouvoir vendre lui-même ce nouveau produit (la 5G donc) dans son pré carré. Le message est limpide, mais la tension est à son comble (ça, c’était hier à la Bourse de Paris).
À ce moment-là, un délégué du syndicat propose une transaction… et voilà, nous en sommes là pour le moment. La suite au prochain numéro, sans doute vendredi prochain.
Trêve de digressions cinématographiques, même si le parallèle me semble assez saisissant, le CAC40 a décroché de 5% par rapport à notre point de vendredi, que j’avais titré de façon prophétique « CAC40 : en liberté conditionnelle ».
Le biais était repassé à neutre à court terme (en unité de temps 2 heures), le CAC s’étant une nouvelle fois repris sur son support (devenu maintenant résistance « R », les doubles segments rouges), mais toujours « capé » par sa moyenne mobile 150 périodes (baissière) et de fait englué dans un no man’s land.
Il y a deux semaines, j’estimais par ailleurs qu’il y avait « environ 80% de chances pour que le support « S » (NDLR : devenu maintenant une résistance « R » en violet) casse… ».
Et de poursuivre : « Maintenant, si le CAC choisit de rallier les 4 600 points, il n’ira pas en ligne droite, sauf krach hautement improbable. Un premier palier intermédiaire devrait en effet se situer autour des 4 800 points, un niveau « pivot » (« P », le segment horizontal bleu) qui représente 50% de l’amplitude des « range » actuels ».
Et voilà où en est le CAC, qui après le décrochage d’hier est allé tester en quelques heures à peine ce niveau « pivot »… et semble vouloir rebondir ce matin pile sur ces niveaux.
Un rebond technique du CAC40 dans la zone des 4 800 points est très plausible
Techniquement – j’insiste bien sur le terme « techniquement » -, ce niveau des 4 800 points devrait servir de prétexte à un rebond, conformément à ce qui vient d’être dit, mais aussi à ce qui va suivre.
En prenant encore un peu (plus) de recul et en vue journalière, il apparaît que le CAC40 suit une dynamique baissière (actuellement dans le canal vert). Je vous laisse regarder les réactions du CAC en cas d’impacts sur le support de ce canal :
Le dernier impact est survenu hier, pile dans la zone des 4 800 points. Il est également matérialisé par la flèche rouge postée à ce niveau et il s’agit là d’une deuxième raison technique qui milite pour au moins une stabilisation sur ces niveaux et une contre-attaque algorithmique.
Car oui, ce sont bien d’« algos » dont nous parlons, alors que nos confrères de Bloomberg ont qualifié le spectaculaire revirement opéré hier soir par le S&P500 de « renversement insensé » (« Ridiculous Reversal », c’est le nom du graphique ci-dessous). Et pour cause : il s’agissait du plus important rebond intraday enregistré sur cet indice depuis 2010.
Difficile a priori de trouver une explication rationnelle à ce rebond « miraculeux ». Mais en y réfléchissant attentivement, sa cause ne serait-elle pas le contact avec le support « S1 » (la pastille rouge ci-dessous) ?
Et à quel moment a-t-il précisément commencé ? À 17H30 pile-poil, c’est-à-dire à la fermeture des marchés européens, histoire de bien « rincer » les intervenants sur ces marchés avec un bon gros gap « up » le lendemain matin.
Business is business…
Bon week-end,
Gilles