Tous les jours, et dès 16h00 au 0899 88 20 36* Philippe Béchade analyse pour vous les marchés, les rumeurs qui animent les salles de trading, et vous propose SA stratégie pour profiter ou contrer les mouvements boursiers.
Le Canada a connu la plus forte croissance parmi les pays du G7 au premier trimestre 2010. Son PIB réel a enregistré une hausse stratosphérique de +6,1% en rythme annualisé. Elle est seulement comparable à celles enregistrées par l’Inde ou l’Argentine. Il s’agit même du meilleur trimestre jamais observé au XXIe siècle !
Dans le même temps, la croissance américaine est repassée sous la barre des 3% — et un score de +2,5% est anticipé d’ici fin 2010 — tandis que celle de la Zone euro plafonne autour de 0,8%.
◊ Côté cour, l’économie canadienne est au beau fixe
Après avoir grimpé de pratiquement +5% au quatrième trimestre 2009, le PIB canadien est revenu à seulement 0,4% de son pic historique d’avant récession. L’embellie repose aussi bien sur les secteurs des biens que des services. Mais cela ne fait de mystère pour personne, le rebond de la demande mondiale de matières premières constitue le principal dopant de l’économie locale.
Le secteur de l’extraction minière et celui des hydrocarbures ont effectué des bonds de +2,7% et +1,8% respectivement — la Chine n’est qu’un client parmi d’autres, les Etats-Unis demeurent le plus important d’entre eux. Avec la récente rechute du dollar canadien face au yen et à l’euro — dans le sillage du billet vert –, les économistes tablent sur une hausse de 10% des exportations canadiennes cette année.
Autrement dit, tout semble sourire au Canada qui peut, de surcroît, se targuer d’un déficit s’élevant à tout juste 3,5% du PIB. Il était largement inférieur à 3% en 2009 mais les mesures de relance ont pesé sur les comptes de la nation et la barre des 50 milliards de dollars sera franchie en 2010… Sachant que le voisin américain se débat avec des déficits qui se chiffrent en milliers de milliards de dollars, cela pourrait presque faire sourire.
◊ Côté jardin, rien ne va plus sur le S&P/TSX
Avec de telles performances économiques et un budget aussi bien tenu, la Bourse canadienne devrait caracoler en tête des places occidentales… mais avec le rebond survenu mardi et mercredi, le Toronto Stock Exchange affiche tout juste un score d’équilibre. 0% de gain ou de perte pour l’année 2010, après +30% en 2009 — ce qui est honorable mais sans plus !
Il y a plus troublant encore, la configuration technique du S&P/TSX — tel est le nom de code de l’indice de référence canadien — s’apparente de façon évidente à une tête-épaules avec une séquence d’une perfection digne de figurer dans tous les manuels chartistes : 12 070 points/11 000 points /12 320 points /11 065 points /12 080 points.
La ligne de cou se situe donc à 11 000 points (5 février, 5 juillet), la ligne d’épaules à 12 070 points (11 janvier, 21 juin) et la tête à 12 320 points (26 avril).
La symétrie de la figure sur les neuf derniers mois est à ce point exemplaire que l’on observe deux épaules secondaires parfaitement bien formées à 11 780 points (le 2 décembre 2009) puis 11 740 points (le 15 juillet 2010).
La prudence recommande d’ordinaire de ne pas anticiper la validation d’une tête-épaules mais la tentation devient très forte lorsque l’on constate la formation de deux death crosses — croisement de moyennes mobiles à la baisse — avec tout d’abord l’enfoncement de la MM50 par la MM25 vers 12 050 points dès la mi-mai puis l’enfoncement de la MM150 par la MM50 vers 11 830 points à la fin juin.
◊ Quelles perspectives ?
Le récent rebond sur les 11 065 points /11 100 points s’est soldé par une situation de surachat criante sur les oscillateurs mathématiques quotidiens. Les oscillateurs hebdomadaires, pour leur part, se sont clairement engagés dans un processus de consolidation moyen terme… et c’est également le cas sur l’échéance mensuelle.
Les probabilités d’une inversion de tendance à la hausse sont infimes, voire quasiment inexistantes. Il ne faut cependant pas se montrer trop catégorique et le mieux est d’attendre la cassure des 11 000 points avant de valider un pronostic baissier sans aucune ambiguïté.
Il sera alors légitime de prédire une rechute du S&P/TSX jusque sur 9 993 points (gap haussier du 14 juillet 2009) puis 9 650 points (plancher de clôture du 8 juillet 2009) et enfin 9 125 points (ex-zénith du 9 février puis plancher du 21 avril 2009).
L’évolution du S&P/TSX semble nous avertir que l’avenir des entreprises canadiennes — et des minières principalement — n’est pas aussi radieux que le spectaculaire envol du PIB du 1er semestre 2010 pourrait le laisser croire…
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