Par Vanessa Popineau, pour La Rédaction
Vendredi 23 juillet, à 18 heures, seront enfin révélés les très attendus résultats du test de solidité du secteur bancaire européen — 91 valeureuses grandes banques se sont prêtées à l’exercice du stress test. Y aura-t-il quelques surprises en perspective ? Probablement non. Aux Publications Agora, nos analystes, sont dans l’ensemble dubitatifs.
Pour reprendre les paroles de Frédéric Laurent dans Vos Finances :
« Compte tenu des annonces précédentes de Christine Lagarde et Jean-Claude Trichet, nous pouvons nous attendre à un résultat unanimement positif. Et ce ne sera pas vraiment une bonne nouvelle. En effet, au regard des bilans réels (probablement très mitigés) cela démontrerait le peu de crédibilité de ce test.«
Dans La Chronique Agora, Philippe Béchade tient exactement le même discours :
« Nul ne redoute de mauvaises surprises, bien au contraire… mais si le tableau apparaissait trop idyllique, cela entretiendrait le soupçon que l’opération a été réalisée sur la base de critères ‘hédonistes’ à l’excès. »
On le sait, les chiffres seront donc très probablement positifs. Mais comme me le faisait remarquer ce matin Mathieu Lebrun, notre spécialiste des CFD, la question est de savoir s’ils seront véritablement pertinents et si les risques ont été correctement évalués.
A ce titre, rappelons que le premier objectif de ces stress tests est de connaître et d’évaluer la résistance des banques européennes en situation de crise. Il s’agit plus particulièrement de déterminer le volume de capitaux supplémentaires qui leur serait nécessaire pour faire face à une situation économiquement difficile. Pour ce faire deux scénarios « catastrophes » ont été pris en compte :
– une récession économique de 3% sur deux ans ;
– une nouvelle détérioration du risque souverain.
Quant à la question de la pertinence, notre chroniqueur du Téléphone Rouge* constate qu' »il sera difficile de faire plus risible que le stress test des banques américaines au printemps 2009 qui inscrivaient elles-mêmes le montant des capitaux dont elles prétendaient avoir besoin, sans aucun contrôle méthodologique concernant l’évaluation de leurs stocks de créances pourries ou les risques inhérents aux engagements à terme sur des produits complexes conclus de gré à gré« .
Ouf nous sommes sauvés ! Cela d’autant que la chancelière allemande Angela Merkel a récemment fait savoir que la mise en situation des stress tests était tout à fait réaliste.
Personnellement ça me fait une belle jambe. En effet, comme le souligne MoneyWeek sur son site Internet, « pour ce qui est de la question fondamentale que se posent les marchés, à savoir quels sont les risques supportés par les banques détenant de la dette souveraine en cas de défaut d’un pays comme la Grèce ou l’Espagne, les stress tests n’apportent pas de réponse... »
L’unique but de cette opération extrêmement médiatisée est de restaurer la confiance des marchés quant à la santé du secteur bancaire européen. Certes. Mais encore ? N’est-ce pas là un prétexte pour se préparer à tout autre chose ? Doit-on comprendre que le pire est à venir ? Un double dip par exemple…
PS : Que nous réserve la séance d’aujourd’hui ? Comment vous positionner pour en profiter au mieux ? Retrouvez Philippe Béchade au 0899 88 20 36* pour une analyse exclusive des coulisses boursières… et des conseils pour y adapter votre portefeuille.
*1,35 euro par appel + 0,34 euro / minute.
Depuis la Belgique : composez le 09 02 33110, chaque appel vous sera facturé 0,75 euro / minute.
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