Dans une interview accordée à Mediapart mercredi, le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, ancien chef économiste de la Banque mondiale – et résolument « de gauche » – décline ses thèmes habituels : les 1% qui raflent toute la richesse additionnelle depuis 10 ans, les multinationales qui font des bénéfices partout mais ne payent l’impôt nulle part, les paradis fiscaux qui continuent de prospérer… et enfin, l’Europe « qui flirte avec le bord de l’abîme » et qui (comme le rappellent les humoristes) n’attend plus que de faire un grand pas en avant.
Alors que de nombreuses devises (peso argentin, livre turque, rial iranien, réal brésilien…) ont déjà fait le grand plongeon cette année, l’euro pourrait-il être le prochain sur la liste ?
L’euro menacé par ses tares structurelles
Selon Stiglitz, aucun des problèmes structurels d’un euro qui plombe la croissance (sauf pour l’Allemagne), alimente le chômage et bride la capacité d’investissement, n’est résolu.
Les inégalités continuent de se creuser, le discours protestataire et xénophobe prospère, l’extrême droite le récupère… et l’Italie pourrait bien constituer le baromètre avancé de ce qui attend l’Europe.
Et l’avenir – plus ou moins proche –, ce pourrait être une désintégration de l’euro.
Si Joseph Stiglitz a raison, la suprématie du dollar pourrait être assurée pour les 20 prochaines années : l’euro a presque 20 ans mais il pourrait ne pas fêter cet anniversaire si une crise italienne prenait le relai de la crise grecque… mais à une toute autre échelle.
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