La rhétorique anti-chinoise de Trump va-t-elle déclencher une nouvelle guerre des devises avec la Chine ? Si oui, la Chine pourrait bien devancer l’appel et dévaluer le yuan, ce qui ferait chuter les marchés.
Les dernières dévaluations du yuan ont fait chuter les marchés de 10%
Dans ce cas, et en quelques semaines, le Dow Jones pourrait plonger sur les 18 000 points, et le S&P500 revenir à 2 000 points, engloutissant ainsi des milliers de milliards de dollars.
Ce n’est pas une vue de l’esprit. Une dégringolade de plus de 10% s’est déjà produite à deux reprises de ces 18 derniers mois, sur les indices boursiers américains.
Rappelez-vous : la première fois, c’était en août 2015. La seconde, en janvier/février 2016. A chaque fois, c’est la conjonction du renforcement du dollar et de l’affaiblissement du yuan qui l’a provoquée.
Cela pourrait se produire à nouveau. Et vous devez comprendre ces dynamiques, aussi bien pour éviter des pertes que pour engranger des gains en vous positionnant avant l’effondrement.
Le yuan et le dollar : voici une courte synthèse du tableau d’ensemble
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La Chine se débat sous le poids d’un excès de dettes, d’une piètre démographie, et de la concurrence de fournisseurs meilleur marché tels que le Vietnam, l’Indonésie et les Philippines.
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La Chine a besoin d’un coup de pouce économique. L’impulsion budgétaire ne fait qu’accroître un endettement non soutenable. Le meilleur moyen de booster l’économie chinoise est de dévaluer sa monnaie, le yuan (CNY), pour que les exportations soient plus compétitives.
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Lorsque la Chine dévalue de yuan, cela favorise la fuite des capitaux. C’est ce que nous constatons actuellement. Plus de 700 Mds$ ont fui le pays, rien que l’an dernier. Les gens riches, et disposant de bonnes relations, tentent de faire sortir leur argent de Chine aussi vite que possible avant la prochaine dévaluation. Les actions chinoises sont donc bradées, ce qui pourrait contaminer les marchés boursiers américains et provoquer une crise de liquidité mondiale. Les deux dernières fois que la Chine a dévalué sa monnaie, les actions américaines ont chuté de plus de 10%.
De début mars à mi-mai 2016, le yuan est resté stable par rapport au dollar, et le dollar s’est déprécié par rapport au yen et à l’euro. Les actions américaines ont enregistré une forte hausse, le Dow Jones est passé d’environ 16 000 à près de 18 000 points. Apparemment, tout était au mieux dans le meilleur des mondes.
Malheureusement, la Fed n’a pas pu en rester là. Au lieu de fêter cette trêve sur le front des guerres des devises, elle a commencé à évoquer un éventuel relèvement des taux pour les mois de juin ou juillet.
Ce discours aux intonations hawkish a été tenu par plusieurs présidents de réserves fédérales régionales, notamment James Bullard, Loretta Mester et Esther George. Le dollar a grimpé de près de 4% en quelques semaines. Sur le marché des changes, c’est colossal car les changements se situent habituellement bien en-dessous de 1%.
A ce stade, la Chine a eu l’impression de s’être fait doubler par les Etats-Unis, et elle a amorcé une nouvelle dévaluation par rapport au dollar. Cette nouvelle dévaluation, que nous appelons « dévaluation de la trahison » a été furtive car la Chine a agi petit à petit, chaque jour, au lieu de procéder à une énorme dévaluation du jour au lendemain.
La dévaluation choc et la dévaluation furtive ont toutes deux eu lieu alors que le dollar se renforçait sur l’anticipation d’un relèvement des taux américains. Cette anticipation a été alimentée par la Fed, qui a commencé à évoquer les relèvements. Résultat, le dollar s’est renforcé et la dévaluation chinoise s’est amorcée.
Qu’est-ce que tous ces mouvements liés aux guerres des devises ont à voir avec les actions américaines ?
Pour le comprendre, lisez la suite de cet article