Tous les indices des directeurs d’achat (PMI) publiés en ce mardi 1er mars le confirment : le ralentissement de la croissance dans le monde est une réalité. Ce qui n’empêche pas les marchés d’être optimistes.
La chute des PMI met en joie les marchés
Le PMI manufacturier européen chute de 52,3 à 51,1 (au plus bas depuis un an). Dans le détail, le PMI allemand atteint un plus bas de quinze mois à 50,5. En France, il stagne à 50,2 et recule en Espagne, Italie et Grèce.
Ce n’est pas mieux en Asie. Au Japon, il recule de 52,1 à 50,2 et de 48,4 à 48 en Chine (septième mois consécutif de baisse).
Bien sûr, les PMI ne sont que des enquêtes qui recueillent les déclarations d’intention des directeurs d’achat. N’y voyons pas une photo de la réalité.
Que dit l’OCDE ?
Problème : la réalité confirme les tendances pressenties par les industriels lors des précédents PMI. L’OCDE constate que le volume total du commerce international de marchandises au sein du G20 (75% de l’économie mondiale) s’est de nouveau contracté au quatrième trimestre 2015.
Les exportations ont reculé de 1,6% au quatrième trimestre 2015 pour le sixième trimestre consécutif, tandis que les importations ont baissé de 1,9%, pour le septième trimestre consécutif.
Sur l’ensemble de l’année, les exportations du G20 ont reculé de 11,3%, tandis que les importations ont diminué de 13%. Si l’essentiel de cette baisse est imputable à la Chine, le Japon et les États-Unis succombent aussi au phénomène baissier.
L’OCDE va plus loin en affirmant que « la baisse des importations et des exportations est visible dans toutes les économies du G20 ».
Au chiffre difficile à ignorer : le Baltic Dry Index (le baromètre du fret maritime) a été divisé par deux (de 600 vers 300) depuis fin novembre 2015, et par quatre depuis août 2015.
Les marchés saluent ces mauvaises nouvelles
Pour résumer l’équation : les PMI du jour + le rapport de l’OCDE = 1% de hausse des indices boursiers.
Le tableau macroéconomique est désormais si dégradé que les marchés sont euphorisés par la perspective d’une intervention de la BCE. Mario Draghi s’apprêterait à dégainer son bazooka et injecter des liquidités en mode no limit le 10 mars prochain. La rumeur évoque un QE porté à 70MdsE/mois et prolongé ad vitam.