La journée avait commencé par une longue série de mauvais indicateurs en Europe, ce qui plongeait les places boursières européennes dans un état de ravissement proche de la béatitude… Les Etats-Unis quant à eux étaient dans l’attente de la publication d’une longue série de « stats », avec le risque qu’un bon chiffre vienne se glisser dans la liste et grippe la mécanique haussière qui s’alimente du « plus c’est pire, plus il y aura de morphine monétaire ».
Et bien, c’est un sacré coup de chance, le scénario parfait : tous les chiffres US ont été pires qu’anticipés.
La série noire des mauvais chiffres se poursuit
Cela avait démarré très fort à 14H30 avec une chute de -0,5% des dépenses des ménages américains en décembre (au lieu de +0,3% anticipé). Cela a aussitôt enchaîné avec une inflation quasi nulle (+0,1% au lieu de +0,2% anticipé, la déflation pourrait faire son grand retour d’ici la fin du 1er semestre).
La joie et la félicité étaient au rendez-vous avec la chute plus sévère que prévu de l’indice de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan, à 93,8 points au mois de février, alors que les économistes tablaient en moyenne sur 95,8 points.
Et le bonheur complet est atteint avec les indices d’activité manufacturière (PMI et ISM) puisqu’ils sont tous les deux mauvais: aussi bien le PMI IHS Markit qui chute de 54,9 vers 53 en février (au plus bas depuis 18 mois) que l’indice ISM manufacturier qui dévisse de -2,4Pts à 54,2 pour le même mois (contre 55,5 anticipé après 56,6 en janvier).
Grâce à cette série -intégralement noire ce vendredi-, Wall-Street est au Nirvana avec un Dow Jones à +0,8% à 26.150, un S&P500 au-delà des 2.800 et un Nasdaq qui inscrit un nouveau record annuel à 7.592 (+14,4% depuis le 1er janvier, +22,6% en 10 semaines).
Pourvu que les tractations commerciales sino-américaines continuent d’être un échec : tant qu’il n’y a pas de véritable accord, Wall Street continue d’espérer, et de grimper.