L’inflation semble poursuivre son repli en septembre aux États Unis (-0,2%) dans le sillage de la chute des prix de l’énergie (-4,7%), en particulier de l’essence (-9%) et des autres types d’énergie (-0,5%), sans parler des frais vestimentaires, de l’informatique, etc.
Mais en glissement annuel, et en excluant ce qui précède, l’inflation ressort à +1,9% selon les calculs du Département du Travail… et là, on a un vrai problème !
Il n’y a d’inflation quasiment nulle part, et surtout pas au niveau des biens de consommation puisque la Chine, l’Inde et le Japon exportent massivement de la déflation… mais une variable devient quasiment hors de contrôle : il s’agit de la flambée des loyers.
Ils ressortent en hausse de 3,7% en rythme annuel, soit plus du double du rythme de l’inflation de base (hors loyers), au plus haut rythme depuis la fin 2007.
Et cette « inflation » ne résulte d’aucun grand saut technologique, ni d’une progression incontestable du confort des logements : elle ne profite pas à l’industrie américaine (on pourrait la tolérer dans ce cas), elle ne crée pas d’emplois (bien au contraire).
Elle ampute juste de pouvoir d’achat de ceux qui n’ont pas les moyens de devenir propriétaires !
Et les loyers augmentent parce que le prix des logements s’envolent du fait des taux zéro et des achats massifs des investisseurs chinois (ceux-là payent le plus souvent « comptant ») : alors pour maintenir la rentabilité, les propriétaires ajustent les tarifs à la hausse… et l’américain moyen continue de s’appauvrir inexorablement, au profit des « 1% » propriétaires.
Comment la FED va-t-elle se dépêtrer de cette situation infernale ?
Elle devrait monter les taux pour dissuader la spéculation immobilière qui ruine les locataires (et pèse sur la consommation) mais ne peut s’y résoudre car elle risque de casser ce qui reste de croissance (+1,6% selon Goldman, Sachs).